UAC : les étudiants pris à leur propre piège dans leur grève illimitée

Si la cause des mouvements de grève illimitée décrétée par les responsables des organisations estudiantines de l’Université d’Abomey-Calavi  (Uac) fut appréciée par plusieurs étudiants il y a quelques mois, certains connaissent déjà le goût amer de cette conduite.

Et pour cause, ils sont plusieurs à être privés de leurs allocations – le fonctionnement des structures en charge étant entravé par lesdits mouvements – et en même temps sommés de vider les cabines universitaires alors que l’année académique est toujours en cours.

Concentrée à observer minutieusement des listes affichées sur les murs non loin de l’agence d’une institution bancaire installée à l’université d’Abomey-Calavi  (Uac), Victoire, étudiante en quatrième année de Géographie vient de constater, dans la matinée de ce lundi 3 août,  une fois encore qu’elle n’est pas programmée pour recevoir son allocation de l’année académique en cours.

Et pourtant, « c’est depuis janvier que j’ai déposé mes dossiers pour le renouvellement de ma bourse. Mais jusque- là, rien. Je suis déjà venue ici plusieurs fois, en vain…», fustige-t-elle. Comme Victoire, plusieurs autres étudiants sont privés de leurs diverses allocations et ont du mal à joindre les deux bouts.

Pour justifier le retard de la disponibilité des allocations, les agents de la Direction des bourses et secours universitaires (Dbsu) ainsi que ceux de l’agence de la banque en charge de la gestion des allocations pointent du doigt les mouvements illimités de grève. « S’ils cassent tout dans la maison, barricadent les voies et menacent de nous nuire sans oublier les échauffourées qui naissent entre eux et les policiers, comment allons-nous nous sentir en sécurité pour les satisfaire ? », fait remarquer un employé d’une agence de la banque qui crédite le compte des bénéficiaires après validation des dossiers de la Dbsu.  

Rattrapés par la fermeture des résidences…

Les mouvements de grève illimitée décrétée par les organisations estudiantines de l’Uac n’ont pas fait que ralentir la disponibilité des allocations. « Je crois que nous sommes piégés par cette histoire. Voilà, nous sommes sommés  de vider les cabines par le Cous pendant que les grèves rallongent l’année académique », se plaint Samuel, étudiant ressortissant de la commune de Sèmè-Podji. Si Samuel peut sans grande difficulté renter chez lui à Agblangandan dans la commune de Sèmè-Podji, ce n’est pas le cas de Abiatou, étudiante venue de Tanguiéta. « Ces grèves commencent par me fatiguer déjà.  C’est très compliqué tout ceci. On n’a pas encore nos allocations et voilà qu’on doit libérer les cabines, on nous met la pression alors que l’année académique suit toujours son cours. Je n’ai même plus de quoi pour me nourrir. Comment vais-je terminer l’année ? »  S’interroge-t-elle. Ainsi, même si le bien fondé de la grève illimitée des responsables estudiantins  n’est plus à démontrer quand on sait ce qu’ils réclament, il faut reconnaître que plusieurs étudiants se retrouvent pris dans un piège sans fin.

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