Pour écouler rapidement leurs marchandises dans Cotonou et environs, plusieurs vendeuses de pains préfèrent se positionner le long de la voie inter état Cotonou-Lomé où elles pourchassent quotidiennement les véhicules taxi chargeant ou débarquant des passagers. Ceci, au péril de leur santé et de leur vie.
Alors qu’elle voulait proposer du pain aux passagers d’un taxi en partance pour Lomé, dame Gisèle n’a pu se rendre compte que le pagne qu’elle tenait dans sa course poursuite a accroché le rétroviseur du véhicule. Le conducteur en effet, après avoir ralenti, a repris son trajet car le client qui l’avait hélé a décliné l’offre. Conséquence, Gisèle sera traînée sur une bonne distance avant de chuter sur le trottoir. Elle sera rapidement relevée par ses paires qui l’abandonnèrent de suite pour poursuivre leur chasse. Plus de peur que de mal, juste une légère blessure qu’elle a, à peine, examinée avant de se relancer.
En effet, la vente à la sauvette du pain et autres ‘’amuse-gueules’’ qu’on peut observer le long des voies inter-état, caractérisée par la course poursuite des véhicules à allure modérée, prend de l’ampleur dans Cotonou et environs. Elle est plus visible aux environs des gares routières et d’autres endroits non aménagés le long de la voie inter état Cotonou-Lomé et où les stationnements se font fréquents. C’est le cas du parc de l’Etoile rouge, les carrefours Godomey, Hêvié…
Et si ces dames se livrent à cette véritable course poursuite pour écouler leurs marchandises, c’est parce que leur commerce a une particularité : leurs produits ont 24 heures pour survivre « On est nombreuse ici. Si tu restes tranquille, les autres vont tout vendre, pour toi va rester et le pain quand il reste, il ne coûte plus grande chose le lendemain », fait remarquer Reine, une jeune vendeuse à la sauvette de pain au carrefour Hêvié. Mais elle reste bien consciente des risques qu’elle court en pourchassant les taxis pour vendre. « Je le sais. L’autre fois, une amie a failli finir sous un taxi. On se blesse souvent et les gens s’en vont parfois avec nos sous…», confie-t-elle. Quant à sa voisine Cécile, les dommages sanitaires ne sont pas non plus à négliger. « C’est vrai que nous ne voyons toujours pas ça mais la poussière et le soleil nous rendent tout le temps malade. Et c’est sans citer la fatigue puisqu’on court tous les jours… », Reconnaît-t-elle. Ainsi, au péril de leur santé et de leur vie, ces vendeuses pourchassent quotidiennement leur pitance sans un minimum de sensibilisation