Meeting d’appel à candidature à la présidentielle : billets de banque et subversions démocratiques

L’influence grandissante de l’argent dans l’organisation des manifestations d’appel à la candidature à  l’élection présidentielle de février 2016, remet en cause le système partisan béninois et peut bien être considérée comme dangereuse pour cette jeune démocratie.

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Le pouvoir de l’argent prend de plus en plus d’ampleur dans la sphère politique au Bénin. Depuis quelques mois, les manifestations d’appel à la candidature à l’élection présidentielle de différents candidats se multiplient à travers le pays. Ces rassemblements que les partis politiques nous présentent comme l’émanation de la volonté populaire,  ne sont organisés, d’après certains témoins, qu’à grand renfort de billets de banques. Les participants à ces meetings sont grassement rémunérés par les organisateurs : c’est donc l’avènement de la politique-business. Rémunérer une participation à un meeting, assimile l’espace électoral à un vaste marché où il est possible d’acheter conscience et soutien populaire. La politique devient ainsi un vaste marché. Un meeting, loin d’exprimer la popularité d’un candidat, n’est alors plus que le miroir du poids économique d’un candidat où d’un parti politique. Il n’est pas étonnant que les meetings pour susciter la candidature de richissimes hommes d’affaires se multiplient. Ces puissants patrons, rattachés à aucun parti crédible et dépourvus de toute expérience sur la scène nationale,  voient alors dans ces manifestations une formidable opportunité pour acheter la légitimité  qui leur fait défaut, comme s’il était possible d’acheter expérience et compétence politique. Plus le candidat se montrera généreux, plus la foule sera grande, plus il sera présenté comme un candidat sérieux dans la course à la Marina.

Vers la ruine de la conscience citoyenne  

Rémunérer un citoyen pour sa participation à un évènement politique risque de ruiner sa conscience politique. De telles initiatives dépossèdent le citoyen de son statut de militant pour en faire un simple opérateur économique qu’il faut rémunérer pour ses prestations. Ces militants guidés par l’intérêt pécuniaire n’ont plus qu’à vendre leur temps et leur supposé soutien aux plus offrants. Ces derniers courent de meeting en meeting à la recherche d’un peu de monnaie. La présence à un meeting n’est alors plus conditionnée par des convictions profondes, comme cela devrait être le cas dans un militantisme de bon aloi, mais par la promesse d’une rémunération. Le système partisan est ainsi mis à mal.

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