C’est la reprise des épiques assises de l’affaire Dangnivo à la Cour d’appel de Cotonou ce mardi 8 décembre 2015. Loin d’assister à une reprise apaisée des assises après deux semaines de suspension sur fond de récusation de la Cour, c’est à une reprise musclée qu’on assiste.
Ce matin déjà, la Cour a dû suspendre l’audience du jour. Pour cause la défense de Alofa Codjo Kossi, le principal accusé d’assassinat de Pierre Urbain Dangnivo, a soulevé une nouvelle exception d’inconstitutionnalité. Des premières informations parvenues en direct des lieux, la défense soulève cette exception d’inconstitutionnalité pour acte de torture sur son client. Me Zinflou, l’avocat d’Alofa, a indiqué à la Cour que son client a subi des actes en violation des droits de la personne humaine. Alofa, l’accusé dont il est question, avait lui-même déclaré à la barre qu’il a été contraint non seulement par une promesse de 25 millions de Fcfa, mais aussi par la force, de porter le chapeau du crime. Les policiers, avait-il dit, l’ont battu avant qu’il ne déclare avoir tué le cadre du ministère des finances et de l’économie du Bénin dont la disparition, plus de cinq ans après continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. A la Cour d’appel de Cotonou, on attend la décision de la Cour sur l’exception d’inconstitutionnalité soulevée. Il faut dire que la Constitution du Bénin proscrit le recours à des actes de torture, des traitements dégradants ou inhumains sur quelque citoyen que ce soit.