Bénin : Grève des Pétroliers du secteur formel

Les consommateurs de produits pétroliers dans le circuit formel souffriront le martyr ces jours-ci. Les stations et services du secteur formel seront en effet à sec, et ce, pendant 72 heures. A l’origine de cette sécheresse des pompes dans le circuit, une grève. Les distributeurs de produits pétroliers agréés au Bénin réunis au sein du Groupement professionnel de l’industrie du pétrole du Bénin (Gpp-Bénin) observent en effet depuis hier, dimanche une cessation de leurs activités pendant trois jours.

Cette cessation, les professionnels du pétrole l’ont décidée pour protester contre une « innovation » : les mini-stations mobiles. Depuis quelques semaines, en effet, il est fait la promotion d’une sorte de mini-station transportable à l’endroit des contrebandiers de l’or noir qui pullulent les rues des villes et campagnes du Bénin avec les multiples conséquences pour l’économie nationale et les habitants. Ceci, alors que le ministère en charge du secteur de l’énergie au Bénin contraint les acteurs du secteur formel à enfouir leurs stocks d’essence et autres produits.

C’est cette promotion qui frise du deux poids deux mesures qui est à l’origine de la colère des distributeurs du pétrole du secteur formel. Selon le président du Gpp-Bénin, Luc Kolimèdjè qui était sur un plateau de télévision privée ce dimanche, avec ces mini-stations mobiles, les acteurs du secteur informel vont davantage, et ce, de manière déloyale, concurrencer les stations et services formellement installés. « Ces mini stations viennent non seulement pour vendre de l’essence, mais commenceront aussi par vendre du gasoil », explique le président du groupement qui indique même que les contrebandiers pourront même installer leurs mini-stations mobiles devant des stations du secteur formel.

Et pour faire entendre raison au gouvernement, Luc Kolimèdjè indique que toutes leurs actions pacifiques se sont avérées vaines et qu’il ne leur restait que la grève. « Nous avons saisi les ministres du commerce, de l’énergie, de l’environnement, des finances, de la communication et de l’intérieur avec ampliation au Président de la République, de l’Assemblée Nationale, de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) et toutes autorités compétentes pour dire « trop c’est trop ». Mais on constate que rien n’est fait », a confié Luc Kolimèdjè avant de poursuivre : «  Donc, nous ne pouvons qu’aller en grève pour nous faire entendre ». Cette grève, faut-il l’indiquer, peut avoir de graves conséquences sur le trafic aérien. Car, selon les explications du président des distributeurs de pétrole du secteur formel, « l’essence de la contrebande peut servir tout, mais ne peut pas servir les avions ».

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