Discours sur l’état de la Nation : Boni Yayi tacle les magistrats

Le président Boni Yayi était à l’Assemblée Nationale ce lundi 28 décembre pour son traditionnel discours sur l’état de la Nation. Le discours d’hier, était le dernier du chef de l’Etat. Comme par coïncidence, l’exercice est intervenu à cent jours de la fin de son règne.

Car, le 06 avril 2016, le président Boni Yayi rendra le pouvoir à son successeur. Ce dernier sera élu lors du scrutin présidentiel des 28 février et 13 mars. Dans son discours, le Président de la République a exposé à la représentation nationale l’état de la Nation sur les plans politique, économique, social et sécuritaire. Concernant le volet économique, le bientôt ancien président du Bénin, a, bien évidemment, mentionné les efforts de son gouvernement pour l’amélioration du climat des affaires ainsi que la lutte contre l’impunité et la corruption. Boni Yayi, qui a la dent dure contre les magistrats, en a profité pour leur lancer quelques piques. Et ce, en conditionnant l’aboutissement de l’amélioration du climat des affaires et l’efficacité de la lutte contre la corruption par la posture de la justice. «Les efforts consentis pour l’amélioration du climat des affaires et la lutte contre la corruption ne sauraient porter leurs fruits sans une justice crédible qui assure la célérité dans le traitement des dossiers et garantit le droit de propriété et la liberté d’entreprendre », a justifié le chef de l’Etat. Avant d’expliquer que les actions entreprises par son gouvernement pour lutter contre la corruption et améliorer le climat des affaires « se sont révélées de portées en raison notamment de trois obstacles majeurs », dont « les mouvements sociaux récurrents dans le secteur de la justice » et « la politisation d’un certain noyau de magistrats… »

Résultat, la justice béninoise a perdu « l’impartialité nécessaire pour dire le droit et rien que le droit» Cependant, le président Boni Yayi a oublié d’indiquer que les mouvements sociaux dans le secteur judiciaire est une conséquence des tentatives de déstabilisation du pouvoir judiciaire par son régime. Car, pour rappel, les grèves observées dans le secteur judiciaire ces dernières années, ont été l’ultime bouclier de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) pour résister aux attaques du système Yayi contre l’appareil judiciaire ; que le gouvernement voulait avoir à sa solde. Oubliant, sans doute, les principes de séparation de pouvoir dans un Etat de droit comme le Bénin.

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