Bénin : Petits détails pour un grand quinquennat

Le diable est dans les détails. Allusion au fait que nos plus grandes et nos plus belles entreprises poussent et prospèrent sur le sol d’une seule vérité : tenir compte de tout. Sans rien oublier. Sans rien négliger.

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Sans rien minorer. Sinon, l’architecture la plus belle s’effondre, la mécanique la plus intelligente se bloque, les espoirs les plus prometteurs se dissipent. « Adieu veau, vache, cochon, couvée ».

C’est, nous semble-t-il, la philosophie qui doit inspirer « Le nouveau départ ». Le Président Patrice Talon, dès le 6 avril, prend ses marques. Les premiers actes qu’il aura à poser, les premières initiatives qu’il aura à prendre compteront. Ces actes et ces initiatives auront une valeur symbolique indéniable, une portée politique incontestable. Voici cinq petits détails pour asseoir un grand quinquennat.

La réconciliation Yayi/Talon. La brouille entre les deux hommes a déchiré notre nation. Cette brouille était sortie de son cadre privé. Elle s’était répandue sur les ondes et dans la rue. Aujourd’hui, par un retournement spectaculaire de situation, le sort place ces deux hommes face à face, côte à côte. L’un et l’autre pourraient, s’ils ne l’avaient déjà fait, s’appeler et se parler. L’un et l’autre ont eu à prononcer depuis des mots forts de « réconciliation » et de « pardon ». Il reste que l’investiture de Patrice Talon, le 6 avril prochain, succédant à Boni Yayi, offrirait à ces mots forts l’espace et l’occasion d’une expression et d’une illustration publiques ? On peut tout aussi bien ne pas aller plus loin. La sagesse, c’est de savoir donner du temps au temps pour que les plaies se cicatrisent avec le temps.

La décoration de Lionel Zinsou. Les Béninois, par une sorte de racisme à rebours, auraient-ils rejeté la personne de l’ancien Premier ministre, Lionel Zinsou ? Il est plus juste de voir ce dernier dans la posture d’un mouton du sacrifice. Il a payé pour une politique, pour un système de gouvernance qu’une majorité de Béninois a tenu à sanctionner. C’est la lecture qu’il convient de faire du scrutin présidentiel que nous venons de vivre. Cela étant dit, Lionel Zinsou a des raisons d’être fier des retombées de son aventure électorale. Il connaît un peu mieux le Bénin, son pays. Il est désormais connu d’une majorité de Béninois, ses compatriotes. Il a été admis dans le Saint des Saints béninois. Il en ressort, ragaillardi, tel un initié qui a fait le tour du bois sacré. Mémorable son coup de fil à Patrice Talon, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, pour reconnaître sa défaite. Un acte apparemment anodin. Mais un acte de haute portée politique. L’histoire nous en dira davantage. Ne mérite-t-il pas, pour cela, d’être décoré ?

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Non aux titres improvisés de fonctions gouvernementales. Le Bénin a une Constitution. Celle-ci, à moins d’être révisée ou en attendant de l’être, doit être respectée en son esprit et en sa lettre. Par rapport à quoi et en l’état actuel des choses, les titres de « Premier ministre », de « Vice Premier ministre » sont anticonstitutionnels. Le régime de la rupture doit se garder de tomber dans un tel travers. Ici comme ailleurs, les Béninois sont en droit d’attendre un peu plus de discipline, un peu plus de rigueur. Sous les projecteurs de la rupture.

La photo officielle du Chef de l’Etat. C’est celle-là qui traversera son quinquennat. C’est celle-là que l’on verra dans nos administrations, dans nos représentations à l’étranger. Les experts chargés de la question, en accord avec l’intéressé, doivent prendre de bonnes dispositions pour un résultat satisfaisant. Zéro négligence : le visage d’un pays, voire le visage d’un peuple, se lit à travers le visage de son chef.

La photo officielle du Chef de l’Etat. C’est celle-là qui traversera son quinquennat. C’est celle-là que l’on verra dans nos administrations, dans nos représentations à l’étranger. Les experts chargés de la question, en accord avec l’intéressé, doivent prendre de bonnes dispositions pour un résultat satisfaisant. Zéro négligence : le visage d’un pays, voire le visage d’un peuple, se lit à travers le visage de son chef.

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