De nos jours, les jeunes ne s’habillent plus décemment. Venue de l’occident, l’extravagance vestimentaire est un phénomène qui se développe de plus en plus aujourd’hui dans nos sociétés, et déprave les mœurs traditionnelles africaines.
Cette dérive vestimentaire ne laisse pas indifférentes les chefs des confessions religieuses. En Afrique, et plus particulièrement au Bénin, nombreux sont les jeunes qui imitent les styles vestimentaires des occidentaux. ‘’Djangoun’’, ‘’taille basse’’… sont entre autres les modes vestimentaires qui font la pluie et le beau temps aujourd’hui. La tendance commune à toutes ces modes, qui envahissent la jeunesse actuelle, est de laisser transparaitre le corps. Ainsi, note-t-on chez les jeunes filles, une forte propension au port de jupes ou robes qui s’arrêtent au-dessus du genou, et des hauts décolletés qui laissent transparaitre leurs poitrines ou du moins, des tenues qui laissent voir les parties sensibles de leurs corps.
Ces jeunes veulent imiter le style vestimentaire de stars telles que Lil’Wayne, Rihanna, Nikki Minaj, Chris Brown et bien d’autres. Bien que très prisées chez les jeunes aujourd’hui, ces modes vestimentaires sont proscrites par les confessions religieuses, notamment l’église catholique, l’islam, le christianisme céleste et les animistes. C’est ce que nous confirme le Père Herman Juste Nadohou-Wanou, prêtre catholique. «Les fidèles ne doivent pas s’habiller de façon extravagante. Leur habillement ne doit pas être du ‘’m’as-tu vu’’». Il souligne qu’un accent particulier est mis sur le cas des femmes, car explique-t-il, l’habillement des jeunes hommes ne pose pas trop de problème, à part quelques dérives.
Abondant dans le même sens, le pasteur Guy Didier Prince Aderomou, soutient que : «les femmes doivent s’habiller de façon décente, c’est-à-dire cacher leur nudité ». Les animistes sont eux aussi dans la même logique.
Abordant la question, toutes les confessions religieuses chrétiennes s’accordent sur la décence dans l’habillement des jeunes, et recommandent que les fidèles s’habillent de manière convenable. «Le corps de tout Homme est sacré, et un style vestimentaire approprié lui donne plus de valeur», a fait remarquer Ahoyo Aikpagbé, chargé de la paroisse « St Michel du christianisme céleste », sise à Ste Rita à Cotonou, avant d’insister sur le cas des femmes. «Les femmes, celles de notre Eglise surtout, doivent se mettre dans leur uniforme, pour se démarquer des autres religions.»
La position de l’islam sur la question ne diffère pas de celle des religions chrétiennes.
«La religion musulmane exige qu’on s’habille de façon à recouvrir toutes les parties sensibles chez l’homme, mais surtout chez la femme », a confié un imam.
Une mode vestimentaire identitaire pour certaines religions
Malgré les exigences de la religion sur le style vestimentaire, certains fidèles n’arrivent toujours pas à observer ces principes. C’est donc pour éviter l’anarchie au cours des cultes, que certaines religions ont adopté un accoutrement propre à leur confession. C’est le cas de l’Eglise du Christianisme Céleste, qui exige que ses fidèles soient en soutane blanche, non seulement lors de ses cultes, mais aussi pour d’autres activités en rapport avec l’église. Le chargé de la paroisse Saint Michel du quartier Sainte Rita de Cotonou, précise que les chrétiens célestes se distinguent par leur accoutrement pour venir à l’église. «Nos fidèles portent des soutanes lors des cultes. Et même en dehors des cultes, ils doivent s’habiller de façon décente, pour qu’on sache que : ceux-ci sont des fidèles célestes », explique le pasteur Ayoho.
A l’opposé, les musulmans n’ont pas adopté une tenue spécifique. Mais selon les principes de l’islam, toutes les parties sensibles de la femme doivent être protégés. «Dans l’islam, la femme doit couvrir tout son corps, sauf la paume des mains et le visage. Les cheveux d’une musulmane ne doivent pas être visibles, ni même ses oreilles, car l’islam considère cela comme une nudité », explique l’imam d’une mosquée de la place, qui révèle que « si ces parties ne sont pas couvertes, les anges ne pourront pas accéder à leurs prières ».
Pour sa part, Attinmalinhêkou Agbantchékon prêtre du Vodoun Agokou, à Womey Yénadjro, explique que les fidèles du Vodoun doivent se mettre dans des accoutrements appropriés pendant les manifestations animistes, comme dans la société, aux fins de se conformer aux prescriptions de leurs divinités. Car explique-t-il, quand une femme mariée laisse découvrir sa nudité, elle se compromet spirituellement et compromet son mari et la société.
« Pour recouvrer nos valeurs d’antan, les jeunes ne doivent plus copier tout ce qui nous vient de l’extérieur » a-t-il indiqué