Ils sont à l’image de leurs pères et mères

Photo d'illustration : iamdavidrotimi (Iwaria)

GTB. Comprenez « Génération tête baissée. » Ainsi désigne-t-on nos jeunes gens et nos jeunes filles accros des technologies de l’information et de la communication (TIC).Les smartphones, les réseaux sociaux et autres cartes électroniques n’ont plus de secret pour eux. Ils semblent partager leur existence entre la tchatche et les jeux vidéo. Quand ils ne se laissent pas scotcher à des sites cochons.

Nos jeunes gens et nos jeunes filles, en se marginalisant ainsi, portés par la vague des gadgets du monde contemporain, laisse en rade leurs pères et mères qui ne se reconnaissent plus dans leur progéniture. Ce sont deux univers qui coexistent, qui cohabitent désormais, chacun suivant sa trajectoire, selon ses logiques propres, dans la ronde des jours et des nuits. La guerre intergénérationnelle fait ainsi rage dans la clameur des préjugés en tous genres.

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Ainsi, nos jeunes gens et nos jeunes filles côtoient leurs parents sans les voir ni les connaître vraiment. Les parents, mâchant la kola amère du dégoût et de la déception, pensent avoir été doublés, dans leur rôle et mission d’éducateurs par de bien curieux professeurs : les réseaux sociaux, la télévision, les jeux vidéo, la rue…

Cette rupture dans la chaîne des générations s’accompagne d’un déficit criard de valeurs, valeurs éthiques et morales notamment. En l’absence de repères sûrs pour baliser les chemins de la vie, tout se relativise, tout se délite. Les frontières s’ouvrent et rien n’arrête plus rien sur les chemins problématiques d’un monde devenu violent, cynique, intolérant, sous le règne satanique de l’argent-roi.

Les conséquences de ce chamboulement général sautent aux yeux. La famille, la première cellule de la société, se disloque. Parents et enfants ne se parlent plus, ne se tolèrent plus. Ils se regardent désormais en chien de faïence. L’entreprise devient le lieu d’affrontement et de confrontation d’intérêts opposés, toutes choses qui aliènent le travail ainsi détourné de ses premiers objectifs génériques. L’école n’éduque plus. Elle s’essouffle à enseigner, à former des têtes bien pleines promises, pour la plupart, à un chômage sans fin. Les lieux de culte bruissent de sermons multiples qui se croisent et s’éparpillent en des paroles peu catholiques. Suprême sacrilège que de vendre ainsi Dieu à l’encan et aux enchères. La rue s’offre comme le meilleur bouillon de culture des contre-valeurs. C’est le chaudron dans lequel les plus jeunes et les plus vulnérables de nos compatriotes font cuire leurs rêves de desperados sans feu ni lieu.

Sombre tableau social. Il sert de décor à un procès sociétal. Et les jeunes de mettre le poignard dans la plaie. Ils accusent de trahison et de forfaiture leurs aînés. Ceux-ci, ayant mangé leur maïs en herbe, ne leur auraient rien légué. Au regard de quoi, ils vouent pères et mères aux gémonies. Les adultes crient à l’ingratitude face à des jeunes nourris au lait de vache et ne pouvant se comporter autrement, selon eux, que comme des animaux. Qui croire ? Qui dit vrai ? Qui a tort ? A qui donner raison ?

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Est-ce si innocent que de jeunes écoliers à qui l’on demande la profession qu’ils aimeraient exercer plus tard répondent quasi unanimement et en chœur « Douanier » ?

A-t-on des raisons de crier haro sur le jeune élève qui triche au baccalauréat alors que des adultes, chaque jour, ne lui offrent que des exemples de détournements de fonds, de tripatouillage des deniers publics, de rançonnements au coin des rues, de notes sexuellement transmissibles ?

Quel message transmet-on aux plus jeunes quand nos élections sont toujours loin d’être vertueuses et que tout autour de nous pue la fraude et la triche ?

Les plus jeunes ne seraient pas devenus moins vertueux si les adultes ne s’étaient pas faits plus voraces dans les rapines en tous genres. Les adultes n’auraient observé le moindre déficit éthique et moral chez les plus jeunes si eux-mêmes prêchaient d’exemple, s’illustraient par une pédagogie de l’exemple, une pédagogie par l’exemple. Telle est la vérité.

Il se trouve que dans ce débat qui agite notre société, la vérité nous vient de Jérémy 31, 29 : « Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées ».

Une réponse

  1. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

    « A-t-on des raisons de crier haro sur le jeune…qui triche…DES ADULTES, …offrent…détournements de fonds…tripatouillage des deniers publics…rançonnements…notes sexuellement transmissibles ?…tout autour…pue la fraude et la triche ? » Hum…

    « Les plus jeunes ne seraient pas…moins vertueux si LES ADULTES ne s’étaient pas faits plus voraces… »

    Le tableau est complet, lorsqu’on se rappelle que:

    « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire »

    Albert EINSTEIN

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