Un atelier de sensibilisation et de partage d’expériences, a réuni hier jeudi 3 août 2017, des femmes et des hommes à la chaire Unesco de l’Université d’Abomey-Calavi, autour de l’accès des femmes au marché du travail par l’entrepreneuriat.C’est une initiative de l’étudiante Aylin Alpaslan, supervisée par le Dr en droit, Dèhoumon Mathieu. En dépit des efforts dans le sens de la promotion des droits des femmes et de leur accès au marché du travail, l’état des lieux laisse toujours à désirer. Il existe encore des goulots d’étranglement liés à plusieurs facteurs qui rendent difficiles, voire impossible l’accès des femmes au travail.
Pour en discuter et envisager l’épanouissement des femmes au travail, un atelier de sensibilisation a été initié afin de permettre aux femmes qui ont pu s’en sortir malgré tout et grâce à l’entrepreneuriat, de partager leurs expériences. Pendant un peu plus de deux heures, Awanabi Idrissou, Barkatou Sabi Boun et Mabel Adékambi, toutes entrepreneures, ont tenu en haleine l’assistance sur leurs expériences, de même que les leçons qu’elles en ont tirées. Inspirer les femmes
Awanabi Idrissou, titulaire d’une licence professionnelle en journalisme, aujourd’hui bloggeuse et membre fondatrice de l’Association des bloggeurs du Bénin, a dans son intervention rappelé que le travail n’appelle pas forcément un salaire. S’agissant du droit de la femme au travail, elle a évoqué l’article 30 de la constitution béninoise. Pour la jeune dame, l’entrepreneuriat des femmes au Bénin continue de se heurter à beaucoup d’obstacles.
« L’une des difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs est la réticence de leurs parents qui préfèrent les voir employées », a constaté Awanabi Idrissou.
A cela s’ajoute le refus des époux, selon la bloggeuse. Les difficultés sur le chemin de l’emploi et plus particulièrement de l’entrepreneuriat des femmes, sont nombreuses et de plusieurs ordres. Les stéréotypes, les idées reçues, les contradictions, sont autant de facteurs qui bloquent les femmes dans leurs initiatives.
Personne n’échappe à cette réalité, d’après Barkatou Sabi Boun, qui se présente comme Ict-Business manager, project manager, et communicatrice. Elle conjugue pleinement vie associative, professionnelle, conjugale et politique. C’est fort de son expérience et de son parcours qu’elle a été invitée à cet atelier. Barkatou Sabi Boun s’identifie à un leader qui a réussi en sortant des sentiers battus, en se fixant constamment des défis. La ‘’féministe’’ comme elle s’appelle pense que rien ne devrait limiter les femmes dans leurs rêves et dans leurs défis.
Mabel Adékambi quant à elle, invite les femmes à transcender la réalité qui leur est infligée en allant à l’action, au concret. « On perd plus de temps à revendiquer les droits des femmes qu’à travailler pour prouver nos capacités », a souligné la fondatrice de King of Soto, une industrie de liqueur produite localement. Pour elle, les femmes ne devraient pas avoir peur de faire des métiers dits d’hommes, si elles en ont la capacité ou la conviction.
« Le travail n’a pas de sexe et il n’y a pas de sexe au travail », a renchéri Mathieu Dèhoumon.
Pour lui, le droit des femmes au travail ne pose plus problème. Le problème, c’est l’accès à l’emploi. Les participants ont tiré le meilleur de ces échanges enrichissants et hautement interactifs
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