Libye : une guerre civile aux conséquences destructrices

Le 14 avril prochain aura lieu une réunion décisive pour l’avenir de la Libye. En effet, une conférence censée permettre au pays de sortir de la crise doit se tenir. Toutefois, les récentes prises de positions du maréchal Haftar, qui a décidé d’attaquer Tripoli, menaçant également le gouvernement d’union nationale de Fayez el-Sarraj.

Aujourd’hui, d’âpres combats ont ainsi lieu entre les différents partis. D’une part, les hommes d’Haftar, d’autre part, les forces pro-GNA, bien aidées, il est vrai, par le renfort de certaines milices venues de l’ouest. Ces derniers ont effectivement décidé d’aider le gouvernement el-Sarraj à lutter contre l’armée nationale libyenne, accusée de vouloir mettre en place une dictature militaire. Le conflit lui, a d’ores et déjà eu d’importantes répercussions, notamment matériels puisque la capitale libyenne est le théâtre de nombreux affrontements.

Une région ravagée par le conflit

Du côté d’Aïn Zara, banlieue sud de la capitale, les combats ont d’ailleurs lieu de manière quotidienne. Même son de cloche du côté de Salaheddine et de Khalat al-Ferjan, deux villes situées à une petite vingtaine de kilomètres du centre-ville de la capitale libyenne. L’aéroport international est également l’épicentre de quelques affrontements. Totalement inutilisable depuis 2014, ce dernier sert aujourd’hui de bastion aux milices et à l’armée. 

Un conflit aux conséquences destructrices

Le futur lui, ne laisse rien présager de bon. Selon Jalel Harchaui, chercheur à l’Institut Clingendael de La Haye, les forces actuellement en place, nombreuses, ne devraient pas bouger de sitôt, laissant ainsi penser que la situation est aujourd’hui dans une impasse « durable et destructrice ». Un constat d’autant plus vrai que les pays membres de l’ONU n’ont pas réussi à s’entendre sur la question. Si les États-Unis ont réclamé plus de temps afin d’étudier le dossier, la Russie elle s’est opposé à un texte britannique réclamant un cessez-le-feu. La France a, pour sa part, appelé à la mise en place d’un processus politique « sous l’égide de l’ONU ».

Un conflit, bientôt aérien ?

L’arrivée probable d’un conflit aérien, censé permettre de prendre l’avantage, les lignes étant bloquées, est également redoutée. Selon certains spécialistes, comme Arnaud Delalande, consultant sur les questions de défense spécialisé sur la Libye, les fronts sont effectivement bloqués, personne n’arrivant à vraiment prendre l’avantage. Résultat, les frappes aériennes risquent de se multiplier d’autant que les puissances régionales, comme les Émirats ou l’Égypte, directement impactées et engagées au sein du conflit, ont accepté de collaborer sur ce terrain. En effet, des Wing Long 2, appartenant aux émirats, ont été livrés du côté de la base militaire d’al-Khadim, dans l’est du pays, aux forces d’Haftar.

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