Répression des manifestations post électorales au Bénin : Des morts pour la démocratie

Les images de la répression sanglante des manifestations de ces derniers jours ont fait le tour du monde. Le Bénin est devenu tristement célèbre, des militaires tirent à balles réelles sur des manifestants sans armes à feu, et il y a eu plusieurs morts. Donc, du sang versé ! Dans le sang, il y a eu un conseil des ministres, il y a eu une rencontre avec le corps diplomatique, et il y a eu l’annonce des résultats des législatives par la Cour Constitutionnelle. Ce sont des indifférences coupables et froides.

La preuve, le ministre des affaires étrangères affirme devant le monde entier que le Bénin n’est pas en crise. Et puis on fait passer des messages hypocrites sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, nous savions déjà que la communication rupturienne est une grosse machine d’économie de vérité et de manipulation. La dictature institutionnelle, juridique est devenue aussi militaire dans la manière de confisquer toutes les libertés. Les marches d’antan de Djogbénou et de ses camarades sous Yayi n’ont jamais été réprimées d’une telle manière. Talon est venu au pouvoir un peu grâce aux mobilisations de rue, et nous connaissons son lourd passé.

Dans le pays de son précédent exil, il y a depuis plusieurs mois des manifestations dites de « gilets jaunes » avec de lourdes dégradations, mais il n’y a pas encore eu de coup de feu à balle réelle. Cette violente répression semble être vraiment délibérée. En découdre définitivement avec les citoyens manifestants, des jeunes, des adolescents, des femmes et des hommes foudroyés par la souffrance et malmenés dans leur quotidien par la misère, une misère due au capitalisme monstre qui se déroule comme un tapis rouge et qui broie les entrepreneurs autochtones. L’heure est grave, et chaque jour le régime de la rupture s’enfonce. Maîtriser le domicile des anciens présidents ne signifie pas qu’on évite les réactions de foules. Une insurrection ne prévient jamais. Il est politiquement maladroit et non stratégique de s’en prendre à des anciens présidents et surtout à Yayi Boni dont le populisme est avéré. Quand on sort l’armée dans les rues, cela veut dire qu’on veut mater les populations. Normalement, dans un Etat sérieux, c’est la police qui fait le maintien de l’ordre et non l’armée. L’armée sort quand il y a une rébellion armée.

Ne nous leurrons pas, le Bénin est véritablement en crise. Et nous ne sommes seulement qu’au début ! Lorsque ce parlement qui ne représente pas tous les Béninois, sinon que le 28% de votants, sera installé, tout deviendra alors possible ! Surtout une révision opportuniste de la Constitution du 11 décembre 1990 chèrement produite. C’est la mode actuellement en Afrique. Et nous savons bien que cela a causé beaucoup de problème dans des pays de la sous région comme le Burkina Faso. Le peuple Béninois, jaloux de sa démocratie, est désormais réveillé. Je n’ai jamais compté avec cette opposition minuscule et timorée.

La vraie opposition à Talon, c’est le peuple béninois, ce peuple mise à l’écart, ce peuple qui n’a pas voix au chapitre et qui est malhonnêtement représenté au Parlement. Mais pourtant, ce peuple demeure le peuple souverain. Je parle du peuple du Bénin, des périphéries et des profondeurs, celui-là qui souffre tragiquement. Il attend encore Talon aux urnes, surtout que les rues, son espace légitime d’expression, sont barricadées et militarisées. Un président qui a peur de son peuple est diminué et isolé.

Calev KAGBAGO (Contribution)

Chroniqueur

14 réflexions au sujet de “Répression des manifestations post électorales au Bénin : Des morts pour la démocratie”

  1. On parlerait de democratie s’ ils avaient obtenu ce pourquoi ils se sont battus (ils se battent). C’est une situation hyper triste que d’en venir aux armes face aux populations civiles.
    C’est une honte, surtout que le soi disant chef, fait siéger mal honnêtement une assemblée nationale qui va broyer tout sur son chemin en produisant des lois sans discussion et sans analyse approfondie.
    Triste pour la démocratie, triste pour le Bénin.

    Prions sincèrement pour cette petite nation à grandes potentialités.

    Répondre
  2. Le sang de Yayi n’a pas coulé, celui de Soglo non plus, ni celui de Nasser Yayi ou de Galiou Soglo.
    Alors peuple béninois, ne te laisse plus manipuler.

    Répondre
  3. Voilà un thuriféraire de Yayi qui affirme, sans sourciller « YAYI BONI DONT LE POPULISME EST AVERE »… Vous avez dit la vraie vérité.. Il ne joue que du populisme. Jamais rien de sérieux, et dont la gestion a laissé des perles de scandales financiers, sociaux et criminels dans notre pays. Et comme le souligne si bien le Think Thank Wathi de Gilles Yabi, il a contribué à l’ancrage au Bénin d’une démocratie corrompue et improductive… Tout est dit…

    Répondre
  4. La jeunesse manipulée se fait tuer dans la rue pendant que l’opposition au frais dans le salon de Yayi boit du champagne. C’est cela la lutte pour la démocratie. Les images circulent.

    Répondre
    • C’est la preuve vivante(fido)…que les klébés…sont non seulement cyniques….mais des ____ humains…de notre pays..

      Un mort..celà se respecte…partout

      Répondre
  5. Quel peuple? il y a maintenant toutes les preuves que les jeunes ont été payés et approvisionnés en essence pour brûler les véhicules.

    Répondre
  6. Les manifestations mercredis rouges etaient vraiment pacifiques. Ont ils brules stations et autres? ont ils voles motos et autres? ont ils tente de penetrer dans une banque? ont ils saccages, pilles des boutiques?
    Ont ils tentes dacceder au palais?
    Non, vs faites erreur mr, cest deux situations completement differentes

    Répondre
    • sauf que on a vécu la même chose le jour ou candide voulait être arrêté c’est pas nouveau et la belle preuve l’opposition avait marché il n’y avait pas eu ce désordre et plus dans une situation du genre chacun vient pour son compte on le voit avec les gilets jaune en France

      Répondre
    • Sauf que personne n’a empêché ceux du Mercredi rouge de manifester à la base…Il faut arrêter d’être malhonnêtes dans vos propos. Tout ce qui a suivi comme dégats résulte en parti du fait que les manifestations pacifiques ont été interdites sur tout le territoire alors que c’est un droit démocratique…EN effet les deux situations sont différentes.

      Répondre
    • Klebe
      Les mercredi rouges etaient ils interdits ?
      L’interdiction illegale des manifestations entraine des manifestations spontanées avec des possibilite de derapage incontrole

      Répondre

Laisser un commentaire