Jacques Paradis, le nouveau directeur général de la Société béninoise d’énergie électrice (Sbee) nommé le 30 octobre dernier en Conseil des ministres, après la décision de confier la gestion de ladite société béninoise à l’entreprise canadienne Manitoba Hydro international Ltd, vient de former son équipe.
Une équipe de huit directeurs de Manitoba Hydro international Ltd a officiellement intégré le personnel de la Société béninoise d’énergie électrice (Sbee) lundi 4 octobre 2019 et prend en main la gestion de la société. Après sa nomination en conseil des ministres mercredi dernier, Jacques Paradis, le nouveau directeur général de la Sbee, a rendu public par une note de service, hier, la liste des autres membres de l’équipe directrice qu’il a composée. Cette note tient lieu de leur «introduction formelle » à l’ensemble des agents de la Sbee, selon le Dg.
Jacques Paradis travaillera avec sept autres directeurs. Ainsi la direction administrative et financière sera assurée par Jacques Corbin. Michel Bergamin est au post de directeur commercial. Jacques Paradis a choisi à la direction technique, Yves Carpentier puis Gérard Zagrodnik à la direction études, développement et projets. Sylvie Patoine et Ghislain Boutin sont respectivement nommés directeur des ressources humaines et directeurs achats, approvisionnement et gestion des stocks. Fakhry Toumi est le directeur audit interne.
Un faux argument
La délégation de la gestion de la Sbee à cette entreprise canadienne entre dans le cadre d’une quête d’efficacité dans la gestion, d’après le gouvernement. Le nouveau Dg précise dans sa note de service que c’est pour contribuer à la « démarche d’amélioration de la performance de l’entreprise ». «L’objectif final étant de devenir un modèle d’excellence d’entreprise d’électricité », précise-t-il.
Seulement, l’option choisie offre-t-elle une garantie de 100% pour l’atteinte de cet objectif ? La réponse est sans nul doute négative au regard de certains exemples dans la sous région. Elle n’a pas été concluante au Sénégal sous le président Diouf. Par contre, la Côte d’Ivoire sert d’exemple d’une gestion avec un cadre africain.
Le voleur qui crie au voleur
Visiblement, il ne s’agit pas de manque de compétence locale mais plutôt de mauvais critères de choix de ces cadres. Et en la matière, ce sont les politiques à la tête du pays qui sacrifient la compétence sous l’autel des calculs politiciens et crient eux-mêmes après à une mauvaise gestion. C’est d’abord l’autorité qui choisit un mauvais cadre qui est un mauvais gestionnaire. La solution serait de revoir les critères de nomination en les réorientant plus sur les compétences techniques que sur des appartenances politiques.
On ne nous dira quand même pas qu’il n’y a pas de cadres béninois capables de bien gérer une entreprise publique et de produire les résultats d’excellence escomptés, la Sbee dans le cas d’espèce. Ce serait une insulte et une humiliation à l’intelligentsia béninoise, et ce, sans exception, même ceux qui ont fait cette option et ceux qui la défendent aussi.
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