Le 4 mai dernier au Togo, le corps sans vie du lieutenant-colonel Bitala Madjoulba commandant du 1er Bataillon d’intervention Rapide (BIR), avait été retrouvé très tôt le matin à son lieu de travail. A la tête de la BIR depuis 6 ans, le lieutenant-colonel, d’après les médias togolais, serait probablement victime d’un règlement de compte dans l’armée. Décédé au lendemain de l’investiture du président de la République Faure Gnassingbé, les circonstances de sa mort ont inquiété plus d’un et principalement dans le rang de l’opposition, des voix se sont levées contre le mutisme des autorités qui jusqu’à ce jour n’ont fait aucune déclaration officielle à propos.
C’est certainement suite à ces dénonciations des opposants du régime en place qui ont réclamé des enquêtes neutres et libres, que le ministre togolais de la Sécurité, Yark Damehame a annoncé ce jour, que Lomé a sollicité le savoir-faire de la France en matière de justice dans le cadre de l’entraide pénale internationale, afin de faire la lumière autour de la situation. Pour rappel, suite au décès du lieutenant-colonel, le procureur de la République Essolissam Poyodi, avait annoncé qu’une balle avait été retrouvée dans son corps après l’autopsie de la dépouille. En effet, « des balles issues des tirs de comparaison et leurs étuis » ont été expédiés en France pour analyse, à en croire le ministre, également chef de la commission chargée d’enquêter sur les circonstances de la mort.
Des conflits internes au sein de l’armée
Pour de nombreux observateurs, l’armée togolaise, constituée en grande majorité de Kabye de la région de Kara comme le chef de l’Etat, est sujette à des dissensions internes, notamment depuis l’emprisonnement de Kpatcha Gnassingbé, demi-frère et ancien ministre de la Défense, de Faure Gnassingbé. Celui est enfermé dans une prison de Lomé depuis le coup d’Etat manqué de 2009 dont il a été accusé, bien que de nombreux opposants aient dénoncé « un coup monté » du pouvoir en place.
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