La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a procédé à quatre (04) vagues de libération des détenus interpellés lors des élections présidentielles d’avril 2021. Des observateurs de la vie socio-politique sont en train de s’interroger s’il ne s’agit pas d’un adoucissement de la part de la CRIET. Expédit Ologou, politologue, spécialiste des questions de sécurité et président du Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF) a apporté plus d’éclaircissement sur ces vagues de libération de détenus ce lundi 06 décembre 2021 sur RFI.
«C’est possible tout comme il peut s’agit aussi d’une manière de légitimer ou de rendre possible une détention encore un peu plus longue pour dire à posteriori si nous avons pu libérer certaines personnes avant c’est peut-être parce que les situations font qu’on a pu les libérer et si nous avons pu garder d’autres après,c’est parce que les éléments que nous disposons permettre aussi de les garder» a déclaré Expédit Ologou. A travers cet extrait, il est en train de donner les raisons qui ont milité à la libération de certains détenus interpellés lors des élections présidentielles d’avril 2021. Depuis que la première vague de libération a été faite le mercredi 27 octobre 2021, on a assisté à trois autres vagues de libération de détenus. Comparativement aux détenus libérés par la CRIET, le président du Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF) a fait savoir que le dénouement des procès de Joël Aïvo et de Reckya Madougou «peuvent être différents des autres acteurs parce que eux ce sont des acteurs qui n’ont pas leur avenir derrière» et que «ce sont des personnalités qui ont encore leur avenir devant et qui font signe vers les législatives de 2023 et même la présidentielle de 2026».
Pour le président du CIAAF, «les deux personnalités, Aivo et Madougou sont dans le lot des cinquantaines donc la bataille ne se joue pas qu’aujourd’hui» et que cela «pourrait avoir un effet sur ce qui se joue actuellement». Dans l’hypothèse où il y a des craintes et des critiques parfois fondées ou non contre la CRIET de la part de certaines personnes, il se demande «s’il n’y a pas effectivement derrière tous les enjeux politiques, non pas seulement de ce qui est déjà passé mais de ce qui vient».
Questionnement sur la nature du procès
Expédit Ologou a déclaré qu’«on ne peut pas examiner cette affaire comme n’étant pas des affaires politiques ». Pour lui, «se questionner sur la nature politique du procès puisqu’il porte à tout le moins sur un objet politique et des acteurs politiques », il a fait savoir qu’«il ne s’agit pas d’une affaire de droit commun» mais dit-il qu’«il s’agit bien évidemment d’une affaire qui a pour cause principale la dispute autour d’un problème purement politique, l’élection présidentielle ». C’est pour cela, selon lui, qu’ «il devient donc probable que l’analyse de ceux qui croient qu’il s’agit d’un procès politique ne soit pas dénuée de tout fondement».
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