Une épitre à l’allure pamphlétaire. Une lettre à charge adressée au Ministre de la justice Sévérin Maxime Quenum. C’est la dernière actualité du professeur Joël Aïvo. En effet, dans un courrier adressé au ministre de la Justice, avec ampliation à diverses institutions, l’universitaire et homme politique dénonce les conditions exécrables de sa détention depuis 2021. Il était resté silencieux jusque là. Depuis son arrestation en 2021, c’est la première fois que le professeur Frédéric Joël Aïvo hausse le ton pour dénoncer ses conditions de détention. Dans un courrier adressé au Ministre de la justice, il fustige le fait qu’on l’oblige à recevoir ses étudiants, ses amis et surtout sa famille devant tout le monde au niveau de la zone de filtrage et derrière une grille de sécurité.
«Bientôt 02 ans que vous m’imposez de recevoir mon épouse et mes deux enfants, debout, accroché à une barrière métallique de la prison », a-t-il fulminé. Et ça c’est dans le meilleur des cas sinon il lui est interdit de recevoir des visites. Ce fut le cas tout récemment avec le refus opposé aux députés du parti Les Démocrates qui sont venus lui rendre visite. Contrairement à la version du gouvernement, il estime qu’il est un prisonnier politique au regard du traitement dont il fait l’objet qui est plus dur que celui des autres prisonniers. Dans un exposé de l’histoire des procès et prisonniers politiques, il expose ses arguments pour montrer qu’il est en un puisqu’étant l’objet d’une « vengeance politique ».
Il a balayé du revers de la main les raisons avancées par le gouvernement pour interdire ses visites. Il s’agit en l’occurrence du coronavirus et d’un décret de 1973 qui réglemente les visites dans les prisons. Et le constitutionnaliste trouve bien curieux qu’un régime dit démocratique puisse faire recours à un décret de près de 50 ans sorti par un régime militaire et dictatorial. Pour lui, tout ceci n’est que la preuve de cette vengeance politique évidente à ses yeux. Il clame d’ailleurs son innocence après son procès fortement critiqué par les opposants et certains observateurs au cours duquel il a été condamné à dix ans de prison.
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