La complexité des relations internationales est souvent mise en lumière lorsque les intérêts économiques se heurtent aux principes politiques. Tel est le cas de la France et de la Russie, liées par un commerce essentiel malgré les tensions et les sanctions imposées à Moscou à cause de la guerre en Ukraine. Tout comme les États-Unis, qui ont su préserver certains domaines de collaboration avec la Russie malgré les enjeux géopolitiques, la France se trouve dans une situation délicate, en particulier concernant l’approvisionnement en uranium.
L’uranium est essentiel pour la France, dont une grande partie de l’énergie provient du nucléaire. Cependant, le recyclage d’une portion de cet uranium nécessite un processus de réenrichissement. Malheureusement, la France n’a pas la capacité de le faire sur son propre territoire. Depuis des années, elle s’appuie donc sur la Russie et plus précisément sur l’entreprise Rosatom, située à Seversk, pour effectuer ce réenrichissement.
Un contrat, des controverses
Les liens entre la Russie et la France dans ce domaine ne sont pas récents ; ils remontent aux années 1990. Malgré une suspension temporaire de la collaboration en 2013 due à des préoccupations environnementales, un nouveau contrat a été signé en 2018.
Cependant, cette collaboration n’est pas sans controverses. Selon certains militants, physicien russe et militant antinucléaire, EDF utiliserait ce partenariat non seulement pour réenrichir l’uranium, mais aussi pour se débarrasser d’une partie de ses déchets nucléaires. Des accusations alimentent les inquiétudes quant à la transparence et la sécurité de ces opérations.
Les USA aussi…
Parallèlement à cela, les États-Unis, malgré leurs tensions avec la Russie, ont continué à collaborer dans certains domaines, notamment l’exploration spatiale et l’uranium (également). L’interdépendance entre ces nations en période de conflits majeurs reflète un modèle que la France semble suivre. En dépit des embargos et des sanctions imposés par l’Union européenne à la Russie, le secteur nucléaire a été épargné. Et cela malgré le fait que l’argent versé à la Russie, notamment le milliard de dollars dû à Rosatom par EDF sur dix ans, peut financer son secteur militaires.
Malgré ces préoccupations, la dépendance de la France vis-à-vis de la Russie pour son uranium reste une réalité que le pays ne peut ignorer. Tout comme les États-Unis ont su identifier des domaines de coopération malgré les tensions, la France se retrouve dans une position similaire, jonglant entre ses besoins énergétiques et les impératifs politiques. Dans un monde de plus en plus interconnecté, ces dilemmes risquent de devenir la norme plutôt que l’exception.
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