L’Europe fait face à une augmentation drastique de l’immigration clandestine, un défi qui préoccupe les autorités des différents pays. Parmi les récentes révélations, l’attention se tourne vers l’Allemagne où la situation a atteint un point critique selon les autorités. Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé hier que l’Allemagne risque d’expulser près des milliers de Nigérians. Cette mesure radicale fait suite à une hausse significative du nombre de demandes d’asile émanant de ressortissants nigérians, bon nombre d’entre eux se trouvant sur le sol allemand sans papiers d’identité valides.
Durant une réunion tenue à Abuja avec le Président nigérian Bola Tinubu, Scholz a évoqué la présence d’environ 12 500 Nigérians en Allemagne vivant sous un statut de tolérance, une situation exacerbée par la réticence du gouvernement nigérian à admettre les individus dépourvus de documents d’identité nécessaires. Il a souligné la nécessité d’aborder la question avec sérieux, mettant en avant le nombre alarmant de premières demandes d’asile déposées par des Nigérians en 2023, ce qui a soulevé des inquiétudes au sein du gouvernement allemand.
Coopération économique également en vue
La visite du chancelier Scholz au Nigeria, qui est le plus grand producteur de pétrole d’Afrique, ne se limite toutefois pas à la question migratoire. Elle marque également un tournant potentiel dans la coopération énergétique entre les deux nations. L’Allemagne, désireuse d’investir dans le gaz naturel et les minéraux essentiels du Nigeria, cherche à diversifier ses sources d’énergie en se tournant vers l’Afrique subsaharienne, une région aux vastes ressources mais encore peu exploitée par Berlin.
Le gaz a occupé une place centrale lors des discussions entre Scholz et Tinubu, les deux dirigeants ayant exploré les moyens d’augmenter la capacité nigériane en Gaz Naturel Liquéfié (GNL). Le chancelier a fait l’éloge des efforts déployés par le Nigeria pour développer sa production de GNL, un secteur énergétique jugé plus propre et sûr, qui offrirait également à l’Allemagne une alternative aux sources d’énergie traditionnelles et au Nigeria, la chance de consolider sa stature sur le marché international du gaz.
Dans le domaine minier, le Nigeria, dont le secteur a longtemps été négligé contribuant à moins de 1% du PIB national, est désormais dans le viseur des investisseurs allemands. Cette nouvelle dynamique pourrait amorcer un véritable essor de l’industrie minière locale. Les investissements allemands pourraient non seulement propulser le secteur minier à un niveau inédit mais aussi stimuler l’investissement dans les infrastructures ferroviaires, un domaine actuellement dominé par les entreprises chinoises au Nigeria.
Malgré l’imminence de l’expulsion annoncée, les dirigeants ont exprimé leur volonté de collaborer pour améliorer les questions de migration. Le président Tinubu a insisté sur la réadmission des citoyens nigérians, à condition qu’ils aient « bien agi » et que leur retour présente un intérêt pour le pays. Ces discussions délicates entre l’Allemagne et le Nigeria s’inscrivent dans un contexte plus large de partenariat stratégique, où la migration s’entrelace avec des enjeux énergétiques et économiques majeurs.
Laisser un commentaire