La décision de la société énergétique nationale d’Abou Dhabi, TAQA, d’investir 10 milliards de dollars dans un projet marocain d’hydrogène vert de 6 GW marque un tournant significatif dans le paysage énergétique mondial. Cette initiative ambitieuse vise à établir une infrastructure de pointe dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, au Sahara occidental, soulignant ainsi le potentiel énorme de cette région pour le développement des énergies renouvelables.
Située géographiquement dans une zone complexe revendiquée à la fois par le Maroc et considérée comme un « territoire non autonome » par les Nations Unies, la région de Dakhla-Oued Eddahab fait l’objet de débats géopolitiques. Le Maroc l’intègre administrativement depuis 1979, sur la base d’un serment d’allégeance local au royaume, malgré les contestations internationales.
Cette région attire de plus en plus l’attention des investisseurs, comme en témoigne l’intérêt croissant pour des projets d’envergure. En effet, le projet White Dunes de 8 GW lancé par la société holding d’investissement marocaine Falcon Capital Dakhla et le développeur français HDF Energy ainsi que d’autres projets ont considérablement renforcé le potentiel énergétique de la région. Le Maroc, en quête d’indépendance énergétique et de réduction de son empreinte carbone, voit dans ces investissements une opportunité majeure pour atteindre ses objectifs.
Outre le projet d’hydrogène vert, des initiatives variées témoignent de l’engagement résolu du Maroc envers les énergies renouvelables. La société Total Eren, filiale de TotalEnergies, a acquis une vaste superficie dans la région de Guelmim-Oued Noun pour un projet mixte d’énergie éolienne et solaire. De même, le développeur CWP Global envisage la construction d’une installation d’ammoniac renouvelable à Tan-Tan, avec une capacité impressionnante de 15 GW d’énergie éolienne et solaire.
Ces multiples projets s’inscrivent dans une dynamique de transition énergétique mondiale vers des sources renouvelables. Ils démontrent également la vision stratégique du Maroc pour diversifier son mix énergétique et accélérer sa transition vers une économie verte et durable. Ces initiatives témoignent de l’engagement des acteurs nationaux et internationaux en faveur d’un avenir énergétique plus propre et plus durable.
Toutefois, ces développements suscitent également des interrogations quant à leur impact environnemental, social et politique. Les débats autour de la souveraineté territoriale et de l’utilisation des terres dans des zones sensibles continueront probablement à alimenter les discussions à l’échelle nationale et internationale.
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