Le Tchad se retrouve à un carrefour critique après la mort de Yaya Dillo Djerou, figure de proue de l’opposition et cousin de l’actuel président de la transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno. La disparition de Dillo, survenue le 28 février lors d’un raid mené par l’armée sur le quartier général du Parti socialiste sans frontières (PSF), soulève des interrogations sur la stabilité politique du pays et l’avenir de la démocratie tchadienne.
Le siège du PSF, maintenant émaillé de balles, témoigne de la violence de l’affrontement qui a non seulement coûté la vie à Dillo mais a également fait de nombreuses victimes. Le procureur Oumar Kebellaye, sans fournir de détails précis, a confirmé la mort de l’opposant ainsi que de nombreux blessés et arrestations lors d’une conférence de presse. Cette escalade de violence est perçue comme un présage inquiétant pour les élections présidentielles prévues le 6 mai.
Il avait nié les accusations
Yaya Dillo avait nié les accusations portées contre lui, affirmant quelques heures avant sa mort qu’il s’agissait d’un mensonge visant à écarter sa candidature. Sa mort tragique coïncide avec l’anniversaire d’une tentative d’arrestation chez lui, trois ans auparavant, qui avait vu la mort de sa mère et de son fils, illustrant un cycle de violence et de rivalités politiques profondément enracinées.
Les réactions à la mort de Dillo sont partagées. D’un côté, des voix s’élèvent contre l’utilisation de la force et l’intensification des tensions politiques, telles que celles de Brice Mbäimon du Conseil national de transition, qui critique l’implication des querelles familiales dans la politique nationale. De l’autre, le Secrétaire général du MPS, Mahamat Zen Bada, défend la transition en cours et condamne les actions de l’opposition, réaffirmant son soutien à Déby pour les prochaines élections.
Cet événement tragique met en lumière les défis auxquels est confronté le Tchad dans sa quête de paix et de démocratie. Alors que la tension persiste et que la censure d’Internet maintient les citoyens dans l’incertitude, la communauté internationale et les Tchadiens eux-mêmes s’interrogent sur les répercussions de la mort de Dillo sur la cohésion sociale et le processus démocratique du pays.
Laisser un commentaire