Le parti Mouvement des Élites Engagées pour l’Émancipation du Bénin (Moele-Bénin) s’est prononcé sur le rejet de la proposition de loi portant révision de la constitution portée par le député Assan Séibou. C’est à travers une déclaration rendue publique le 3 mars 2024. Le parti de Jacques Ayadji qui avait jugé inopportune, l’initiative de la révision de la constitution, s’est réjoui de ce résultat et félicite l’ensemble des députés pour leur écoute et leur opiniâtreté. « Cet acte de haute portée politique honore la 9è législature qui a su écouter non seulement la voix du peuple, mais également celle du Président de la République dont l’ardent souhait est de s’abstenir, dans le contexte actuel, de toucher à une virgule de la constitution », a déclaré le parti Moele-Bénin.
Nonobstant le rejet de la loi Séibou, le bureau politique du parti Moele-Bénin semble être encore inquiet en ce qui concerne la relecture du code électoral telle que ordonnée par la Cour constitutionnelle. Ce parti de la mouvance présidentielle estime que « l’heure est toujours grave ». « Car, dès le mardi 5 mars prochain, les députés sont appelés à retourner en plénière pour une relecture du Code Electoral, conformément à la l’invite de la Cour constitutionnelle dans sa décision rendue le 4 janvier 2024 », a-t-il justifié.
Face à cette inquiétude, le bureau politique de Moele-Bénin veut pouvoir compter sur les députés de la 9e législature qui sauront faire preuve de discernement. « Dans l’intérêt du pays et du peuple béninois dont vous êtes les représentants, chers députés, nous vous recommandons de suivre strictement la voie indiquée par la Haute Juridiction », lit-on dans le communiqué signé de Babatoundé Wilfried Viahoundé, le secrétaire administratif du parti. Pour y arriver Jacques Ayadji et le bureau politique suggèrent aux députés d’écouter le peuple.
Pour régler la question soulevée par la Cour constitutionnelle dans sa décision en date du 4 janvier 2024, le parti Moele-Bénin a formulé deux recommandations. La première est de maintenir le 5 février 2026 comme date limite de dépôt des dossiers de candidature à l’élection présidentielle de 2026 pour permettre d’une part aux députés de la 9e législature de parrainer, donc pour assurer la présence de UPR, BR et Les Démocrates sur la ligne de départ pour l’élection présidentielle de 2026 et d’autre part à la Céna de disposer entièrement des 50 jours entre la date limite du dépôt des dossiers de candidature et celle du démarrage de la campagne électorale pour éviter une organisation bâclée de cette élection.
La deuxième recommandation consiste à limiter l’installation des conseils communaux à élire en 2026 et la désignation des maires y correspondants dans la période du 1er au 3 février 2026. Ce faisant, la disposition constitutionnelle, d’installation de ces Conseils Communaux entre le premier et le troisième dimanche du mois de février de l’année électorale (1er au 15 février 2026 pour le cas de 2026), sera bien respectée. Il faut rappeler que d’autres sons de cloches ont été enregistrés relativement au rejet de la proposition de loi portant révision de la constitution.
Pour les partis UP-R et BR, ce rejet n’est pas un échec, mais plutôt un succès. Du côté du parti Restaurer l’Espoir, Candide Azanaï estime que « SEIBOU n’est qu’un ballon d’essai dont l’autre fonction est un test de dépistage des députés qui seront dans un cas ou dans l’autre sur la liste des purges politiques, un classique de la ruse et de la rage punitives usuel dont se prive rarement tout pouvoir déviant aux abois en de pareilles circonstances ». « Ce serait une comédie innommable si SEIBOU franchissait le cap des ¾ indispensables pour la prise en compte de son errance politique », a ajouté l’opposant au régime Talon.
Laisser un commentaire