Guerre nucléaire : ces indices qui inquiètent

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Au cœur des tensions mondiales, les armes nucléaires reviennent sur le devant de la scène internationale avec une intensité rappelant la guerre froide. L’émergence précoce de menaces nucléaires de la part de la Russie, au début du conflit en Ukraine, a marqué une escalade significative dans la rhétorique et la posture nucléaires globales. Cette résurgence de l’ombre nucléaire a été clairement manifestée lorsque Moscou a annoncé, début 2024, une augmentation de ses ogives nucléaires opérationnelles et a suspendu sa participation au traité New START, un pilier de la stabilité nucléaire entre les États-Unis et la Russie. Ce contexte troublant pose un décor inquiétant pour l’analyse des développements récents dans l’arène nucléaire mondiale.

L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), dans son dernier rapport, dévoile une réalité alarmante : les États possédant l’arme nucléaire ne se contentent plus de maintenir leur arsenal, mais engagent des sommes considérables dans des programmes de modernisation. En 2023, ces nations ont augmenté de près d’un tiers leurs dépenses dédiées à la modernisation de leurs forces nucléaires, atteignant un total de 91,4 milliards de dollars, avec les États-Unis en tête, responsables de 80% de cette augmentation.

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Le rapport du SIPRI révèle également que la transparence concernant les forces nucléaires a significativement diminué, notamment en raison des tensions accrues provoquées par le conflit ukrainien. Le nombre d’ogives nucléaires dans le monde reste élevé, avec une estimation de 12 121 en janvier 2024, bien que ce chiffre soit en baisse par rapport à l’année précédente. Toutefois, ce qui est particulièrement préoccupant, c’est l’augmentation du nombre d’ogives opérationnelles, qui s’élève désormais à environ 3 900, un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes.

En parallèle, les industries de l’armement nucléaire dans des pays comme les États-Unis et la France ne montrent aucun signe de ralentissement. Plus de 100 millions de dollars ont été dépensés en lobbying pour promouvoir l’augmentation des dépenses en armement nucléaire en 2023, illustrant une poussée robuste pour le renforcement des capacités nucléaires.

Face à cette escalade, des voix s’élèvent pour appeler à une désescalade et à une reprise du dialogue. La Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), lauréate du prix Nobel de la paix, presse pour un retour à des négociations constructives et pour une réduction des arsenaux nucléaires. Malgré la réduction globale des armes issues de la guerre froide, l’accroissement des ogives opérationnelles et des dépenses y afférentes dessine un avenir incertain et potentiellement dangereux.

Cet ensemble de données et d’actions souligne un moment critique dans la gestion globale des armes nucléaires. Avec des puissances nucléaires investissant massivement dans la modernisation et parfois l’augmentation de leurs arsenaux, les risques de mésentente ou de conflit s’accroissent, rendant la nécessité de dialogues internationaux et de mesures de confiance plus pressante que jamais. Dans ce climat d’incertitude stratégique, la probabilité d’une escalade involontaire ou calculée reste une préoccupation majeure pour la sécurité mondiale.

2 réponses

  1. Avatar de Vof(x)
    Vof(x)

    Nous les fons, nous ne crayons rien! Nous avons le Vodun.

  2. Avatar de Ouadria
    Ouadria

    félicitations !on a tellement besoin de ces jeunes prodiges maghrébins pour casser les tabous préfabriqués par les maîtres du savoir .

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