Le Père Arnaud Éric Aguénounon, analyste politique, Directeur de l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp/Co) s’est de nouveau prononcé sur la création de l’Alliance des Etats du Sahel (Aes) et le départ de ces pays de la CEDEAO. A la faveur d’une interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire catholique La Croix du Bénin, dans sa parution du vendredi 12 juillet 2024, l’homme de Dieu a en partie évoqué les conséquences que cette situation peut engendrer dans la sous-région. Cette alliance qui est formée par le Niger, le Burkina et le Mali a depuis quelques jours formalisé son existence.
Ceci intervient à quelques heures du 65e Sommet de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Au cours de cette sortie médiatique, le directeur de l’Iajp/Co s’est attardé sur l’impact de la sortie de ces trois pays de la Communauté. Il s’est intéressé à plusieurs secteurs d’activités qui pourraient être impactés négativement par cette situation. Il estime qu’avant tout, les populations de ces trois pays seront les premières victimes de la sortie de leur pays de la Cedeao.
« Ces trois pays sont importants en termes de population : environ 69 millions d’habitants. En matière de superficie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso couvrent 2,75 millions de km2. Ce qui n’est pas rien. En clair, ce sont trois gros pays qui sont sortis de la Cédéao. Je crois que la première conséquence touche aux populations. Elles vont en souffrir, surtout qu’elles n’ont pas d’accès à la mer », a analysé le père Arnaud Éric Aguénounon. Il a par la suite mis l’accent sur ce qui pourrait changer dans la collaboration entre ces trois pays et ceux de la Cedeao. Pour le directeur de l’Iajp, les états de l’Aes pourraient ne plus bénéficier de l’avantage de la libre circulation des biens au sein de la communauté économique.
« Au plan politique et de l’unité africaine, il y aura un gros coup. Pendant que l’Union africaine tente d’unir les Africains, cette cassure-là constitue un coup dur pour la cohésion politique et les enjeux stratégiques en Afrique de l’Ouest. De ce point de vue, on ne pourra plus réfléchir ensemble et trouver des solutions communes aux défis. Chacun ira dans son sens alors que nous sommes à l’heure de la mondialisation, à l’heure où tout le monde s’unit », a identifié également le père Arnaud Éric Aguénounon comme impact négatif de cette situation.
En conclusion, l’analyste politique pense qu’en réalité, si la création de l’Aes et le départ de ces trois pays devenait effectif, ce serait une faiblesse pour la Cedeao parce que la volonté des pères fondateurs n’aura pas été respectée. « Cela voudra dire que nous sommes divisés en Afrique. En fait, on n’aura pas gagné la lutte parce que ce n’est pas un combat qui peut se gagner seul. Ça ne peut se gagner qu’ensemble », a-t-il réaffirmé.
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