Le projet de câble sous-marin entre le Maroc et le Royaume-Uni suscite de vives préoccupations chez les résidents d’Abbotsham, dans le nord du Devon. Cette initiative ambitieuse, estimée à 16 milliards de livres sterling, vise à fournir 8 % des besoins énergétiques britanniques grâce à une connexion électrique de 3 800 km.
Xlinks, l’entreprise porteuse du projet, prévoit la construction d’une centrale électrique de 10,5 GW au Maroc, combinant énergie solaire et éolienne. L’acheminement de cette énergie verte vers le Royaume-Uni nécessitera l’installation de quatre câbles sous-marins, traversant une distance de 14,5 km à l’intérieur des terres près d’Abbotsham.
Les habitants de la région expriment leurs inquiétudes face aux bouleversements anticipés. Tony et Ann Sloan, retraités ayant choisi cette zone paisible pour leur résidence, redoutent les perturbations liées aux travaux. Ils s’interrogent sur l’impact potentiel sur le tourisme local, craignant que le bruit, l’éclairage nocturne et le trafic de camions ne dissuadent les visiteurs.
David Lomas, agriculteur dont les terres seront directement affectées par le projet, remet en question la pertinence d’importer de l’énergie depuis le Maroc. Il s’inquiète de perdre l’usage d’une partie significative de ses terres agricoles pendant la durée des travaux, estimée à au moins cinq ans.
Adam Bridge, riverain d’une route concernée par le chantier, exprime son stress face aux changements radicaux que le projet apportera à son environnement immédiat. Il craint que la tranquillité actuelle ne soit remplacée par l’agitation d’un chantier de construction.
Face à ces préoccupations, James Humfrey, directeur général de Xlinks, assure que l’entreprise s’efforce de trouver des solutions pour minimiser les perturbations. Il souligne l’importance nationale du projet dans la réduction des émissions de COâ‚‚ du Royaume-Uni et détaille plusieurs mesures envisagées pour atténuer l’impact sur la communauté locale.
Parmi ces mesures figurent la construction d’une route temporaire pour détourner le trafic lié au chantier, l’imposition de restrictions sur les horaires et les méthodes de travail, ainsi que l’installation des câbles par sections pour limiter la durée des travaux dans chaque zone.
Humfrey met en avant le processus de consultation mené sur deux ans, ayant déjà conduit à des modifications substantielles du projet, notamment le déplacement de la station de conversion. Il réaffirme l’engagement de Xlinks à poursuivre le dialogue avec la communauté locale tout au long du développement du projet.
Laisser un commentaire