La fintech nigériane Moniepoint vient de réaliser une levée de fonds remarquable de 110 millions de dollars, rejoignant ainsi le cercle prestigieux des licornes africaines. Cette performance s’inscrit à contre-courant du ralentissement observé dans le secteur des technologies financières sur le continent.
L’opération a notamment séduit des investisseurs de premier plan, dont le fonds d’investissement africain de Google, Development Partners International, Verod Capital et Lightrock. Un succès d’autant plus significatif que les financements dans la fintech africaine ont diminué d’un tiers depuis le début de l’année.
Le parcours de Moniepoint illustre une réponse adaptée aux besoins spécifiques du marché nigérian. Créée il y a neuf ans, l’entreprise s’est d’abord concentrée sur les PME exclues du système bancaire traditionnel, avant d’étendre ses services aux particuliers en août dernier. Son offre comprend notamment des solutions de prêts aux entreprises et des terminaux de paiement pour les commerçants.
La société a connu une croissance exceptionnelle en 2023, triplant son volume de transactions pour atteindre 800 millions d’opérations mensuelles, représentant 17 milliards de dollars. Cette expansion a été particulièrement favorisée par les difficultés des banques traditionnelles lors de la réforme monétaire initiée par la banque centrale du Nigeria.
Malgré les contraintes réglementaires imposées par les autorités d’Abuja, notamment l’interdiction des transactions en cryptomonnaies, Moniepoint nourrit des ambitions panafricaines. Des négociations sont en cours pour l’acquisition de Kopo Kopo au Kenya, marquant ainsi sa volonté d’expansion continentale.
À la tête de cette success story, on trouve Tosi Eniolorunda, un ingénieur en informatique nigérian déjà reconnu parmi les cent personnalités africaines les plus influentes. Son expérience acquise chez Interswitch, une autre licorne nigériane, a sans doute contribué à façonner sa vision entrepreneuriale.
Cette ascension confirme la domination du Nigeria dans l’écosystème des startups africaines, le pays abritant désormais cinq des huit licornes du continent. Les autres sont réparties entre le Sénégal (Wave), l’Égypte (MNT-Halan), tandis que Chipper, fondée par des entrepreneurs est-africains, a relocalisé son siège aux États-Unis.
Laisser un commentaire