Le Nigeria, première économie d’Afrique, place l’agriculture au centre de ses ambitions de développement durable. Avec une contribution de 22 % au PIB et près de 38 % de la population active engagée dans ce secteur, l’agriculture constitue un pilier stratégique pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire, tout en stimulant la croissance économique. Pour amplifier cet élan, le pays s’appuie sur des partenariats internationaux de haut niveau et des investissements privés massifs.
En novembre 2024, lors du sommet du G20 à Rio de Janeiro, le Nigeria a signé un protocole d’accord avec le think tank brésilien Fundação Getulio Vargas (FGV). Cet accord vise à mobiliser un impressionnant volume d’investissements privés estimé à 4,3 milliards de dollars. Les fonds seront alloués à des projets stratégiques dans des domaines tels que la production locale d’engrais, le développement de semences hybrides adaptées aux sols nigérians et le financement agricole.
Selon Temitope Fashedemi, secrétaire permanent au ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, ce partenariat ouvre des perspectives prometteuses pour libérer le potentiel agricole du Nigeria. « Avec le soutien du Brésil, nous nous engageons à faire de l’agriculture un moteur de croissance économique et un garant de la sécurité alimentaire pour des millions de Nigérians », a-t-il déclaré.
Le partenariat entre le Nigeria et le Brésil ne date pas d’hier. Depuis 2019, les deux nations collaborent dans le cadre du « Green Imperative Project ». Ce programme décennal, doté d’un budget de 1,2 milliard de dollars, a pour objectif principal de transférer des technologies agricoles modernes du Brésil vers le Nigeria. L’accent est mis sur la mécanisation, la formation des agriculteurs et la mise en place d’une chaîne de valeur efficace, permettant d’améliorer considérablement la productivité locale.
Les premières retombées de ce projet sont encourageantes, avec une augmentation de l’accès aux équipements agricoles modernes et une hausse des rendements dans plusieurs régions clés du pays. Malgré ses atouts, l’agriculture nigériane souffre encore de nombreux défis structurels.
L’accès limité à des infrastructures de transport fiables, la faible mécanisation et la dépendance excessive aux importations d’intrants freinent le développement du secteur. Par ailleurs, les petits exploitants, qui représentent une grande partie des producteurs, peinent à obtenir les financements nécessaires pour moderniser leurs pratiques.
La signature de l’accord avec le FGV et l’expansion du « Green Imperative Project » visent à répondre à ces enjeux en apportant des solutions adaptées aux réalités locales. L’objectif à long terme est de faire du Nigeria un acteur majeur non seulement en Afrique, mais aussi sur le marché mondial des produits agricoles. L’agriculture nigériane ne se limite pas aux besoins nationaux. Le pays joue un rôle crucial dans l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest, notamment grâce à des corridors commerciaux comme le Lagos-Abidjan, qui facilitent les échanges agricoles avec les pays voisins.
Avec des initiatives comme le partenariat avec le Brésil et des investissements ciblés dans des chaînes de valeur stratégiques, le Nigeria s’impose progressivement comme un modèle pour les économies africaines en quête de diversification et de résilience. En capitalisant sur son potentiel agricole et en attirant des financements internationaux, le pays est en bonne voie pour transformer l’agriculture en un véritable moteur de croissance inclusive. La route reste longue, mais les fondations posées aujourd’hui pourraient bien faire du Nigeria un géant agricole de demain.
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