Une vaste opération conjointe, dénommée « Serenget« , menée par Interpol et Afripol a permis d’infliger un sévère coup à la cybercriminalité en Afrique. Durant deux mois, de septembre à octobre 2024, les forces de l’ordre de 19 pays africains ont mené des enquêtes coordonnées, aboutissant à l’arrestation d’un millier de cybercriminels présumés et au démantèlement de 134 000 infrastructures de réseaux malveillants. L’annonce a été faite le mardi 26 novembre 2024 par l’organisation internationale de police criminelle (Interpol).
Ces individus étaient impliqués dans diverses activités illégales en ligne, telles que les rançongiciels, le piratage de comptes de messagerie, l’extorsion et les escroqueries. Les enquêteurs ont également démantelé un grand nombre d’infrastructures utilisées par les cybercriminels pour mener leurs opérations, notamment des serveurs et des sites web. Parmi les affaires les plus marquantes, on peut citer le démantèlement d’un réseau de Ponzi au Sénégal, qui a escroqué plus de 1800 personnes, ainsi que celui d’un groupe criminel qui exploitait un casino en ligne illégal en Angola et qui avait pour cibles les joueurs brésiliens et nigérians. Au Cameroun, l’opération a permis de mettre la main sur un groupe qui pilotait une escroquerie marketing. Ce groupe proposait une cotisation en échange d’offres d’emploi ou de formations. Au Cameroun, les personnes qui ont cotisé étaient retenues en captivité et forcées de recruter d’autres personnes dans le système.
Grâce à la coopération entre les forces de l’ordre africaines et les fournisseurs d’accès à internet, il a été possible d’identifier plus de 35 000 victimes de cybercriminalité, principalement en Afrique et en Europe. Depuis quelques années, le Bénin fait de la lutte contre la cybercriminalité une priorité. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a eu 415 procédures de cybercriminalité pour l’année 2023 et 224 procédures de janvier au 22 avril 2024. Sur la même période, 1773 personnes ont été poursuivies pour cybercriminalité. Les mises en cause sont condamnées à 7 ans d’emprisonnement en moyenne et les peines peuvent aller jusqu’à 20 ans d’emprisonnement avec des peines pécuniaires en fonction de la gravité des faits.
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