La musique américaine perd l’une de ses figures les plus emblématiques avec la disparition de Quincy Jones à l’âge de 91 ans. Ce virtuose de la trompette devenu producteur visionnaire a marqué l’histoire de la musique populaire avec plus de 1600 titres à son actif.
Le parcours musical de cet enfant de Chicago débute dans les années 1950 aux côtés de Lionel Hampton, avant de prendre une dimension internationale. Son séjour en France en 1957 forge son identité artistique unique, enrichie par l’enseignement de personnalités comme Nadia Boulanger et Olivier Messiaen. Cette période parisienne lui permet également de tisser des liens précieux avec Boris Vian et Henri Salvador, tout en occupant le poste de directeur artistique chez Barclay.
Sa carrière prend un tournant décisif lorsqu’il devient le premier Afro-Américain nommé vice-président d’une major du disque chez Mercury. Son talent d’arrangeur séduit les plus grandes voix de l’époque, de Frank Sinatra à Ella Fitzgerald, en passant par Peggy Lee, tandis que ses compositions pour le cinéma rencontrent un succès grandissant.
La collaboration légendaire entre Quincy Jones et Michael Jackson marque l’apogée de sa carrière. Ensemble, ils créent une trilogie d’albums mythiques – « Off the Wall », « Thriller » et « Bad » – qui redéfinit les codes de la musique populaire. Cette association unique mêle avec brio les influences du jazz, de la soul, du funk et du rock, créant une signature sonore intemporelle qui continue de résonner aujourd’hui.
Les années 1990 voient Michael Jackson s’entourer d’autres arrangeurs, sans jamais retrouver la magie de ses collaborations avec Jones. Lorsque le roi de la pop sollicite à nouveau son aide au début des années 2000, le producteur, alors septuagénaire, décline, estimant la tâche trop exigeante.
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