La République démocratique du Congo (RDC) a connu plusieurs épidémies d’Ebola dévastatrices au fil des années, notamment la plus meurtrière en 2018-2020 qui a causé plus de 2 200 décès dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Les autorités sanitaires congolaises, soutenues par l’Organisation mondiale de la Santé, ont développé une expertise considérable dans la gestion de ce virus, établissant des laboratoires spécialisés et des protocoles stricts de confinement. Cette infrastructure médicale, fruit d’années d’expérience dans la lutte contre Ebola, se trouve aujourd’hui menacée par les violences qui secouent la ville de Goma.
Une crise humanitaire aux conséquences sanitaires alarmantes
Les combats qui ont éclaté le 26 janvier entre le M23 et l’armée congolaise plongent Goma dans une situation catastrophique. La ville, privée d’électricité et d’eau courante depuis cinq jours, voit ses infrastructures critiques paralysées. L’Institut national de recherche biomédicale, qui abrite des échantillons de virus hautement pathogènes dont Ebola, se trouve particulièrement exposé. Patrick Youssef, directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge, tire la sonnette d’alarme face aux risques de défaillance des systèmes de conservation des souches virales.
La menace d’une catastrophe sanitaire régionale
Les pillages et les affrontements armés qui accompagnent l’offensive du M23, groupe rebelle appuyé par les forces rwandaises, fragilisent dangereusement les dispositifs de sécurité des laboratoires. Les coupures électriques prolongées compromettent les conditions de stockage des échantillons viraux. Cette situation pourrait provoquer une contamination accidentelle aux conséquences désastreuses pour la population locale, déjà éprouvée par les violences.
Une spirale de dangers enchevêtrés
L’absence de réseaux de télécommunication complique la coordination des réponses d’urgence, tandis que l’insécurité entrave l’accès des équipes médicales aux installations sensibles. La conjugaison des violences armées et des risques biologiques crée un scénario particulièrement préoccupant pour la stabilité sanitaire de la région. Les défaillances des infrastructures essentielles et la désorganisation des services de base amplifient le risque d’une crise aux répercussions sanitaires majeures, dépassant les frontières de la RDC.
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