Pétrole en Afrique : une dette de 1,3 milliard $ qui inquiète

Photo : Reuters

Le Soudan possède d’importantes réserves pétrolières, mais l’instabilité politique et la guerre en cours entravent l’exploitation de ce potentiel énergétique. Malgré un contexte sécuritaire précaire, les autorités soudanaises affichent leur volonté de relancer la production nationale en restaurant la raffinerie d’Al-Jaili, un site stratégique dont la remise en état nécessitera un investissement colossal.

Avant la scission du pays en 2011, qui a vu le Soudan du Sud récupérer près de 75 % des réserves pétrolières, le Soudan était un acteur notable sur le marché du pétrole africain. Depuis, Khartoum tente de capitaliser sur ses ressources restantes, mais la guerre civile qui ravage le pays depuis avril 2023 a paralysé l’industrie pétrolière. La raffinerie d’Al-Jaili, située à une soixantaine de kilomètres de Khartoum, symbolise ce potentiel inabouti. Pour réhabiliter cette infrastructure, il faudra éponger plus de 1 milliard $ de dette.

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Avec une capacité de raffinage de 100 000 barils par jour, cette raffinerie était essentielle pour la production et la distribution de carburant dans le pays. Cependant, elle a été gravement endommagée en juillet 2023 lors des affrontements entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR). Face aux pénuries de carburant et à la dépendance accrue aux importations, le gouvernement soudanais mise sur la réhabilitation d’Al-Jaili pour relancer la filière.

Selon des sources proches du dossier, les travaux de reconstruction nécessiteraient un investissement de 1,3 milliard de dollars, une somme considérable pour un pays en crise. L’ampleur des dégâts impose des réparations complexes, d’autant que certaines pièces essentielles devront être fabriquées et acheminées depuis l’étranger. Cette dépendance logistique pourrait rallonger les délais et compliquer davantage la remise en état de la raffinerie.

La relance d’Al-Jaili ne répond pas seulement à une nécessité économique. Elle revêt également une dimension stratégique pour le Soudan, qui cherche à assurer son autonomie énergétique et à attirer des investisseurs étrangers. Toutefois, la situation sécuritaire demeure le principal obstacle. Tant que la guerre persiste, la protection des infrastructures pétrolières reste incertaine, ce qui pourrait dissuader les partenaires internationaux d’engager des fonds dans ce projet risqué.

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