La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) examine un dossier impliquant un cuisinier béninois accusé d’avoir dérobé un million de dollars à ses employeurs libanais au Nigeria. L’homme aurait forcé un coffre-fort appartenant aux propriétaires d’une entreprise et se serait enfui avec l’argent. Le ministère public requiert sept ans de prison ferme contre lui, tandis que la partie civile réclame des dommages et intérêts. Le verdict est attendu le 6 mai 2025.
Trois avocats, dont deux venus du Nigeria, défendent les intérêts des victimes. L’un d’eux a affirmé qu’un des employeurs aurait souhaité témoigner mais craint des représailles mystiques. Selon lui, l’accusé aurait envoyé un message affirmant avoir utilisé la « sorcellerie béninoise » pour ouvrir le coffre-fort.
Les avocats estiment que l’accusé doit restituer l’intégralité du million de dollars volé. Ils demandent aussi 200 000 dollars de compensation, couvrant les dépenses engagées pour la procédure judiciaire et les honoraires d’avocats. Lors des réquisitions, la substitut du procureur spécial a mis en lumière plusieurs contradictions dans les déclarations du prévenu. Elle s’est notamment interrogée sur la somme de 25 000 dollars retrouvée chez lui lors d’une perquisition.
D’après l’accusé, cette somme proviendrait d’un cadeau offert par l’un de ses patrons en remerciement d’un service rendu. Pourtant, les enquêteurs ont découvert 250 billets de 100 dollars, soit le montant exact qu’il affirme avoir reçu en 2021. La magistrate a souligné l’incohérence : « Si cet argent lui a été donné il y a trois ans, pourquoi en retrouve-t-on l’intégralité aujourd’hui ? »
De plus, l’accusé a prétendu avoir perdu 15 000 dollars lors d’un braquage. Cependant, il n’a pas apporté de preuve formelle de cet incident. Le ministère public demande à la Cour de condamner le prévenu à sept ans de prison ferme pour vol et blanchiment de capitaux. En plus de cette peine, une amende de plus de 3,5 milliards de FCFA est réclamée au profit des plaignants.
Face aux juges, l’accusé a plaidé non coupable. Il soutient que l’un de ses employeurs a orchestré le vol et tente désormais de lui en faire porter la responsabilité. Il affirme avoir refusé d’empoisonner un autre patron et pense que cette affaire est une vengeance déguisée.
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