Chine : la France en grande dépendance dans ce domaine

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Notre quotidien ultra-connecté repose entièrement sur un fil de verre plus fin qu’un cheveu : la fibre optique. Que ce soit pour le télétravail, le streaming ou l’utilisation de l’intelligence artificielle, cette infrastructure invisible transporte nos données à la vitesse de la lumière et soutient l’ensemble de notre économie numérique.

Pourtant, derrière cette prouesse technologique se cache un paradoxe économique français et un risque géopolitique majeur. Alors que nos entreprises nationales possèdent un savoir-faire reconnu internationalement, notre réseau de fibre optique dépend aujourd’hui largement d’importations asiatiques, créant une vulnérabilité stratégique préoccupante.

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Le germanium : élément critique sous contrôle chinois

La vulnérabilité de notre infrastructure tient notamment au germanium, un métal rare indispensable pour « doper » le cœur des fibres optiques et améliorer leurs performances. Sans ce procédé technique, il est impossible d’obtenir la qualité nécessaire pour transmettre des données sur de longues distances sans dégradation du signal.

Le problème réside dans la concentration extrême de la production : la Chine contrôle désormais plus de 93% de l’approvisionnement mondial de germanium. Cette position dominante s’est renforcée en 2023 lorsque Pékin a restreint ses exportations en riposte aux limitations occidentales sur les semi-conducteurs, illustrant comment notre infrastructure numérique pourrait devenir l’otage de tensions diplomatiques futures.

L’industrie française face à une concurrence déloyale

La situation française illustre parfaitement ce dilemme technologique. Des fleurons nationaux comme Acome (560 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023) et Prysmian produisent des fibres de haute qualité dans l’Hexagone. Pourtant, en seulement deux ans, la part de marché des produits asiatiques a explosé sur notre territoire, passant de 13% à près de la moitié des installations.

Cette évolution inquiétante s’explique par les avantages structurels considérables dont bénéficient les fabricants chinois : subventions d’État, coûts énergétiques réduits et réglementations environnementales moins contraignantes.

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Quelles conséquences pour la France ?

Face à cette concurrence, les usines tournent parfois à mi-régime, incapables de s’aligner sur les tarifs proposés par leurs concurrents. Les récents sabotages d’infrastructures, notamment pendant les JO de Paris 2024, ont révélé cette double fragilité : dépendance aux importations et vulnérabilité physique des installations, alors même que cette technologie devient chaque jour plus vitale pour notre souveraineté numérique.

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