Drones : la France veut muscler son stock

Photo Florent Vergnes - AFP

Les drones ont progressivement pris une place centrale dans les stratégies militaires modernes, devenant des alliés incontournables des armées du monde entier. Ces appareils, autrefois limités à des fonctions de reconnaissance, sont aujourd’hui utilisés pour des missions variées allant de l’entraînement à l’attaque. Conscientes de leur importance croissante, les forces armées françaises ont décidé d’investir massivement dans l’acquisition de drones pour renforcer leurs capacités, en particulier dans le domaine de l’entraînement. Cet investissement vise à combler un retard stratégique et à s’adapter aux évolutions observées sur le terrain, notamment les leçons tirées du conflit en Ukraine.

Le projet de commande de 2 000 drones d’entraînement pour l’armée française, récemment révélé par le site linforme.com, témoigne de cette volonté d’accélérer la modernisation des équipements militaires. En effet, cet investissement s’inscrit dans une démarche plus large initiée par la France pour renforcer sa flotte de drones. Selon les prévisions, la commande se fera en deux phases : un premier lot de 1 000 drones devant être livré entre octobre et décembre 2025, suivi d’un second lot dans un délai de six mois. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du « pacte drone aérien de défense », un accord signé en juin 2024 visant à rattraper le retard français en matière de drones d’entraînement.

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Avec un budget global atteignant 8 millions d’euros, cet effort se veut une réponse directe aux défis actuels posés par les drones dans les conflits modernes. Le conflit en Ukraine a mis en lumière l’efficacité tactique des drones, utilisés par les deux camps pour diverses missions. La France, estimant ses stocks actuels de drones à environ 4 500 unités, cherche à combler ce déficit capacitaire. L’acquisition de ces appareils est donc perçue comme une nécessité stratégique pour renforcer l’armée de terre et rester compétitive face à l’intensification de l’utilisation des drones par des puissances comme la Russie, qui a déployé près de 1 900 drones de fabrication iranienne en 2024.

L’attribution du marché se fera à un seul fournisseur, qui devra être basé en Europe, avec des composants électroniques produits localement, en réponse à des préoccupations souveraines sur la sécurité des équipements. Cette exigence d’assemblage européen pourrait également bénéficier à l’industrie française du drone militaire, un secteur en pleine croissance. Toutefois, certains acteurs du marché, tels que le constructeur français Parrot, ont déjà décliné l’opportunité, jugeant que leurs produits ne correspondaient pas aux spécifications requises, en raison de leur coût et de leurs technologies avancées qui ne seraient pas adaptées aux besoins d’entraînement de masse.

Ce projet offre également une occasion unique pour les entreprises européennes de développer des alliances stratégiques afin de répondre aux exigences de production en série tout en intégrant des solutions innovantes. Le marché, bien que très compétitif, pourrait ainsi renforcer la position de la France et de ses partenaires européens dans le secteur des drones militaires.

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