Depuis que le conflit russo-ukrainien a éclaté en 2022, les pays européens ont radicalement modifié leurs stratégies d’approvisionnement énergétique. Cherchant à réduire leur vulnérabilité face à Moscou, nombreux sont ceux qui ont exploré de nouveaux horizons pour leurs importations gazières. Cette recherche d’alternatives a bouleversé l’échiquier énergétique méditerranéen, renforçant notamment la position de l’Algérie et d’autres fournisseurs auprès de partenaires comme l’Espagne.
Le retour en force du partenaire maghrébin
Mars 2025 marque le retour de l’Algérie à la tête des fournisseurs gaziers de l’Espagne. Après avoir temporairement reculé face à la concurrence américaine en début d’année, le pays nord-africain représente désormais plus du tiers des approvisionnements espagnols en gaz. Sur les 12,21 térawattheures fournis, plus des trois quarts ont transité par gazoduc, le reste étant livré sous forme liquéfiée. Ce retour des livraisons de GNL algérien rompt avec un trimestre d’absence dans ce segment du marché.
Un paysage d’importation diversifié
Les États-Unis demeurent un acteur majeur avec près d’un tiers des importations espagnoles, exclusivement sous forme liquéfiée. La Russie, malgré le contexte tendu, conserve approximativement un huitième du marché. L’approvisionnement espagnol se complète par une mosaïque de fournisseurs: l’Angola contribue pour environ un douzième du total, suivi par le Nigeria, le Qatar et la Norvège avec des parts plus modestes. La France apporte également une contribution symbolique au mix gazier espagnol.
Cette redistribution des flux énergétiques illustre la stratégie madrilène d’équilibrage entre différentes sources, tout en valorisant sa proximité géographique avec l’Afrique du Nord. À la jonction des routes maritimes méditerranéennes et des infrastructures gazières maghrébines, l’Espagne capitalise sur sa position stratégique dans ce nouvel agencement du marché européen.
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