Depuis 2022, le paysage énergétique européen a connu une transformation radicale suite à la guerre en Ukraine. Face aux tensions avec la Russie, traditionnellement premier fournisseur de gaz du continent, les nations européennes ont dû rapidement diversifier leurs sources d’approvisionnement. Cette réorientation stratégique a propulsé les pays du Maghreb, notamment l’Algérie et la Libye, au premier plan des alternatives énergétiques méditerranéennes. L’Italie, particulièrement vulnérable en raison de sa forte dépendance aux importations gazières, a entrepris une refonte complète de sa carte d’approvisionnement, renforçant ses partenariats avec les producteurs nord-africains pour garantir sa sécurité énergétique.
L’Algérie consolide sa position de fournisseur clé
Les données publiées par le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) et relayées par Nova News révèlent une tendance marquante : l’Italie intensifie massivement ses importations de gaz algérien. Le début de l’année 2025 a vu ces flux augmenter de 31% par rapport à la même période en 2024, confirmant l’Algérie comme partenaire énergétique privilégié de Rome.
Cette montée en puissance contraste fortement avec la situation libyenne. Les approvisionnements en provenance de Tripoli ont chuté de 75%, conséquence directe de l’instabilité politique et des défis opérationnels persistants dans ce pays. Malgré ce déséquilibre entre les deux fournisseurs maghébins, le volume global des importations italiennes depuis l’Afrique du Nord a atteint 3,5 milliards de mètres cubes durant les deux premiers mois de 2025, enregistrant une progression de 21% sur un an.
Une demande énergétique italienne en mutation
Cette réorientation des sources d’approvisionnement répond à des besoins intérieurs croissants et diversifiés. Le secteur de la production électrique italienne s’illustre particulièrement avec une hausse spectaculaire de 32% de sa consommation gazière, compensant ainsi le recul d’autres sources énergétiques.
Parallèlement, l’industrie italienne contribue également à cette dynamique haussière, bien que dans une moindre mesure. La consommation industrielle de gaz a progressé de 1,5%, portée par la reprise des activités économiques post-pandémie et les efforts de réindustrialisation.
Cette évolution des flux gaziers entre l’Italie et le Maghreb illustre la reconfiguration profonde des équilibres énergétiques méditerranéens. Alors que l’axe algéro-italien se renforce considérablement, les difficultés persistantes en Libye limitent le potentiel de diversification totale des sources d’approvisionnement italiennes, laissant entrevoir de nouveaux développements dans les relations énergétiques euro-méditerranéennes pour les années à venir.
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