Le Maroc a longtemps été considéré comme l’une des économies les plus robustes d’Afrique du Nord, avec une diversification notable dans plusieurs secteurs stratégiques. Ces dernières années, le royaume avait réussi à maintenir une croissance relativement stable malgré les turbulences mondiales, grâce notamment à ses investissements dans les infrastructures, l’industrie automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables. La position géographique privilégiée du pays, à la croisée de l’Europe et de l’Afrique, ainsi que ses accords de libre-échange avec plusieurs partenaires majeurs, avaient contribué à renforcer son attractivité pour les investissements étrangers et à stimuler ses exportations.
Un refroidissement marqué par secteur
Les données économiques du quatrième trimestre 2024 révèlent toutefois un essoufflement notable de cette dynamique. L’agriculture, pilier traditionnel de l’économie marocaine, a enregistré une baisse significative de 4,9%. Cette contraction a considérablement pesé sur la performance globale du pays, étant donné l’importance de ce secteur tant en termes d’emploi que de contribution au PIB.
Parallèlement, le secteur secondaire a montré des signes d’affaiblissement, particulièrement dans les domaines miniers et manufacturiers. Seuls le bâtiment et les services publics ont maintenu une trajectoire positive, d’après les analyses du Haut-commissariat au plan (HCP).
Déséquilibres structurels et pressions extérieures
Malgré une hausse du PIB aux prix courants de 6,2% (contre 8,4% l’année précédente) et un ralentissement bienvenu de l’inflation à 2,5%, certains indicateurs suscitent l’inquiétude. Le déficit de financement extérieur s’est accentué pour atteindre 3,2% du PIB, conséquence d’une augmentation modérée du revenu national brut et d’un écart grandissant entre l’épargne et l’investissement.
La demande intérieure a légèrement fléchi, avec une consommation des ménages en baisse de régime. Bien que les dépenses gouvernementales aient augmenté et que l’investissement global ait progressé de 15,3%, la balance commerciale a exercé une pression négative sur la croissance. Les importations ont en effet bondi de 15,6%, surpassant largement la hausse de 9,2% des exportations, ce qui a creusé davantage le déficit commercial du royaume.
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