RDC vs Rwanda: pour qui roule l’administration Trump ?

En décembre 2024, le Mouvement du 23 mars (M23) a déclenché une offensive militaire d’une rapidité stupéfiante dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette opération éclair a permis au groupe rebelle de conquérir, en l’espace de quelques semaines, les villes stratégiques de Goma et Bukavu, capitales provinciales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu respectivement. Cette avancée brutale a provoqué un désastre humanitaire majeur: des milliers de morts selon les estimations, tandis que des centaines de milliers de Congolais ont été contraints de fuir leurs foyers d’après les rapports de l’ONU et du gouvernement de la RDC. Le M23, qui prétend défendre les populations tutsies de l’est congolais, opère avec le soutien militaire du Rwanda selon de nombreux experts, dont ceux des Nations Unies.

Washington sort de l’ambiguïté

Après une période de flottement diplomatique, l’administration Trump clarifie progressivement sa position. L’émissaire américain Massad Boulos, qui avait esquivé les questions sur ce conflit lors de sa visite à Kigali le 8 avril en affirmant que les États-Unis ne s’impliquaient pas dans ces considérations, a finalement durci le ton. Ce jeudi 17 avril, suite à ses rencontres avec les dirigeants congolais et rwandais, il a explicitement demandé au M23 de cesser les hostilités et de déposer les armes. Plus significatif encore, il a sommé le Rwanda d’interrompre son soutien aux rebelles et de retirer ses troupes du territoire congolais.

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Sans détailler précisément les mesures envisagées, le diplomate américain a évoqué la possibilité de recourir à divers leviers économiques et diplomatiques pour favoriser un retour à la paix, soulignant l’urgence de mettre un terme à trois décennies de violences dans cette région. Cette prise de position tardive soulève néanmoins des interrogations sur les véritables intentions de Washington dans ce conflit aux enjeux géostratégiques et économiques considérables.

Des initiatives diplomatiques aux résultats limités

Malgré les multiples tentatives de la communauté internationale pour résoudre cette crise, les appels au retrait des forces du M23 et rwandaises demeurent lettre morte. Les efforts de médiation angolaise se sont avérés infructueux, tandis que l’intervention surprise du Qatar en mars semblait prometteuse. L’émir qatari avait réussi l’exploit de réunir à Doha les présidents rwandais et congolais autour de discussions sur un possible cessez-le-feu.

Toutefois, ces avancées diplomatiques ont été rapidement éclipsées par la conquête, dès le lendemain de cette rencontre, de la localité de Walikale par les forces du M23, une zone stratégique regorgeant de minerais précieux comme l’or et l’étain. Face à cette escalade, l’Union européenne a adopté en mars des sanctions contre des responsables militaires rwandais impliqués dans ce conflit, une démarche plus ferme que l’approche américaine actuelle. Ce territoire congolais, riche en ressources naturelles et bordant le Rwanda, reste ainsi le théâtre d’affrontements où s’enchevêtrent intérêts économiques et rivalités régionales, sans qu’une solution durable ne se dessine à l’horizon.

2 réponses

  1. Avatar de Me Jacques Vergès
    Me Jacques Vergès

    C’est Dohi. Il passe juste la pommade sur le dos de Kinshasa.
    Sinon que ce sont les industriels Américains qui achètent via le Rwanda les ressources minières exploitées par le M23. La paix dans cette région de la RDC n’est pas pour demain. Pauvres populations qui errent sur les routes.
    Le problème de l’Afrique ce sont ses dirigeants corrompus jusqu’aux os.
    Triste réalité.

    1. Avatar de Me Jacques Vergès
      Me Jacques Vergès

      Pendant ce temps , le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est dans son palais de la Nation profitant des ors de la République.
      Cherchez l’erreur

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