Le Cheikh Mansour bin Jabor Jassim Al Thani, membre de la famille royale du Qatar et fondateur du groupe Al-Mansour Holding, a présenté des intentions de financements massifs en Afrique. Les engagements dépassent 100 milliards de dollars pour plusieurs pays, couvrant des secteurs allant de l’énergie aux infrastructures et à l’agriculture. La tournée, qui doit toucher dix nations africaines, montre le rôle économique stratégique du monde arabe sur le continent. L’objectif est de stimuler la croissance, la diversification et la création d’emplois durables.
Une série de promesses pour plusieurs pays
Le déplacement du Cheikh Mansour bin Jabor Jassim Al Thani s’accompagne d’annonces financières significatives. À ce jour, six pays ont reçu des promesses d’investissements cumulant plus de 100 milliards de dollars, et d’autres étapes sont prévues. Les engagements couvrent des activités variées, de la production énergétique aux infrastructures logistiques, en passant par le tourisme et l’exploitation minière.
Au Burundi, les investissements annoncés atteignent 12 milliards de dollars, concentrés sur les infrastructures essentielles et les secteurs énergétiques. La République démocratique du Congo devrait recevoir plus de 21 milliards, avec un focus sur le pétrole et les ressources minières. Ces chiffres traduisent la priorité accordée à l’Afrique centrale par le conglomérat qatari.
En Afrique australe, le Botswana voit ses engagements évalués à 12 milliards de dollars. Le président Duma Boko a précisé que les projets incluaient « l’énergie, la cybersécurité et la défense », visant à renforcer la stabilité et la diversification économique. En Zambie, les investissements prévus totalisent 19 milliards, comprenant une participation de 24,5 millions dans un projet gazier et un financement complémentaire de 500 millions pour un gisement.
Le Zimbabwe bénéficie de 19 milliards de promesses, incluant un projet hydroélectrique de 500 millions. Le Mozambique a signé des accords estimés à 20 milliards, couvrant l’énergie, l’agriculture, le pétrole, les infrastructures de santé, le tourisme et la logistique. Ces initiatives montrent une volonté de renforcer à la fois les capacités productives et les services publics.
Le rôle stratégique des relations Afrique–monde arabe
Les initiatives financières reflètent une relation historique entre l’Afrique et le monde arabe, fondée sur des échanges commerciaux, culturels et diplomatiques. Depuis les premières coopérations entre l’Union africaine et la Ligue arabe, les pays du Golfe ont régulièrement investi sur le continent pour sécuriser l’accès aux ressources stratégiques et soutenir le développement économique.
Au cours des deux dernières décennies, les investissements des fonds souverains arabes dans les infrastructures, les mines et les énergies renouvelables ont renforcé l’influence régionale de ces pays. L’implication d’Al-Mansour Holding, qui dispose de 300 milliards de dollars dédiés à l’Afrique et à l’Asie, montre l’importance croissante du Qatar comme acteur économique majeur. Ces engagements viennent compléter d’autres partenariats internationaux, renforçant la diversification des sources de financement pour le développement africain.
La répartition des projets montre une stratégie diversifiée : les engagements ne se limitent pas aux ressources naturelles, mais incluent la santé, le tourisme, l’agriculture et la cybersécurité. L’énergie reste un domaine central, avec des projets hydroélectriques et gaziers visant à pallier les déficits et soutenir la croissance locale.
La mise en œuvre de ces promesses demeure un enjeu. Même si les montants dépassent 100 milliards de dollars avant la fin de la tournée, leur concrétisation dépendra de la supervision, de la transparence et de la coordination avec les gouvernements africains. Les quatre pays restant à visiter pourraient accroître ces engagements, consolidant le rôle du Qatar comme partenaire stratégique sur le continent.



