27 ans de prison : incarcéré, Bolsonaro devient le 4e ex-président brésilien derrière les barreaux

L’ancien chef d’État brésilien Jair Bolsonaro a franchi mardi 26 novembre un cap définitif dans sa chute politique spectaculaire. Après l’épuisement de tous ses recours judiciaires, l’homme de 70 ans a entamé l’exécution de sa peine de 27 ans et trois mois de prison dans les locaux de la police fédérale à Brasilia. Cette incarcération marque un tournant historique pour le Brésil, où les anciens dirigeants semblent de moins en moins échapper à la justice.

La Cour suprême, par la voix du juge Alexandre de Moraes, a confirmé mardi que la défense de Bolsonaro n’avait plus aucune possibilité légale de recours. L’ancien président avait été condamné en septembre dernier par quatre voix contre une pour avoir orchestré une tentative de renversement de la démocratie brésilienne après sa défaite électorale de 2022 face à Luiz Inácio Lula da Silva. Le tribunal l’a reconnu coupable d’avoir dirigé une organisation criminelle visant à le maintenir au pouvoir par la force.

Bolsonaro rejoint trois autres ex-présidents brésiliens en prison

L’incarcération de Bolsonaro le place dans une liste restreinte mais significative. Il devient le quatrième ancien président brésilien à se retrouver derrière les barreaux depuis la fin de la dictature militaire en 1985. Avant lui, Fernando Collor de Mello, qui avait dirigé le pays entre 1990 et 1992 avant d’être destitué pour corruption, a été condamné en 2023 à plus de huit ans de prison dans le cadre du scandale « Lavage express ». En avril 2025, la Cour suprême lui a ensuite accordé le droit de purger sa peine à domicile pour raisons médicales après quelques jours passés en détention. Michel Temer, président de 2016 à 2019, avait été arrêté en mars 2019, également dans le cadre de l’opération « Lavage express », soupçonné d’avoir dirigé une organisation criminelle ayant détourné jusqu’à 1,8 milliard de reals. Il n’était resté que quelques jours en prison avant d’être libéré. Lula lui-même, l’actuel président et rival politique de Bolsonaro, avait passé 580 jours en détention entre 2018 et 2019 dans les mêmes locaux de la police fédérale où se trouve désormais l’ex-dirigeant d’extrême droite. Ses condamnations pour corruption passive et blanchiment avaient finalement été annulées en 2021 pour vice de forme.

La situation de Bolsonaro s’est considérablement détériorée samedi dernier lorsqu’il a été placé en détention provisoire. Le magistrat de Moraes a pris cette décision après que l’ancien président ait tenté de détruire son bracelet électronique avec un fer à souder. Assigné à résidence depuis août, Bolsonaro aurait cherché à s’échapper lors d’une manifestation de ses partisans prévue près de son domicile. Le juge a souligné la proximité de l’ambassade des États-Unis, suggérant une possible tentative de refuge diplomatique chez son allié Donald Trump.

La défense invoque des hallucinations, la justice rejette les arguments

Face à ces accusations, la défense de l’ancien dirigeant a avancé un « état de confusion mentale » provoqué par des médicaments. Bolsonaro aurait déclaré à un officier judiciaire que ses traitements lui causaient des effets hallucinatoires et paranoïaques. Le juge de Moraes a catégoriquement rejeté cette explication, estimant que le risque de fuite demeurait trop élevé pour autoriser une quelconque forme d’assignation à résidence.

Les avocats de l’ancien chef d’État multiplient désormais les requêtes pour obtenir un transfert vers son domicile. Ils invoquent sa santé fragile, notamment les graves séquelles de l’attentat à l’arme blanche qu’il avait subi en 2018 pendant sa campagne présidentielle.

Selon eux, leur client se trouve dans un état « profondément affaibli » et une incarcération prolongée représenterait un risque pour sa vie. La défense réclame une décision à « caractère humanitaire » pour préserver sa dignité et son intégrité physique.

Les réactions familiales témoignent de l’impact psychologique de cette incarcération. Flavio Bolsonaro, fils aîné et sénateur, a dénoncé une « persécution » après avoir rendu visite à son père. Carlos Bolsonaro, son cadet, a décrit un homme « dévasté psychologiquement » qui « mange peu ». Malgré ces témoignages, le juge de Moraes maintient sa position, même si une révision reste possible en cas de changement significatif des circonstances médicales.

Cinq anciens collaborateurs de Bolsonaro, dont plusieurs généraux et ex-ministres, ont également commencé mardi à purger des peines allant de 19 à 26 ans de prison. L’ancien chef des renseignements Alexandre Ramagem, condamné à 16 ans, a quant à lui été déclaré « fugitif » après s’être enfui récemment aux États-Unis. Cette vague d’incarcérations démontre l’ampleur du réseau impliqué dans la tentative de coup d’État.

L’affaire provoque des tensions diplomatiques entre Brasilia et Washington. Le président américain Trump a qualifié la condamnation de « chasse aux sorcières » et infligé des surtaxes punitives au Brésil. Ces mesures ont néanmoins été allégées après une rencontre entre Trump et Lula en octobre. Le fils d’Eduardo Bolsonaro, député fédéral, a été inculpé mardi pour obstruction à la justice après avoir fait la promotion des mesures américaines visant à interférer dans le procès de son père.

Devant le siège de la police fédérale, quelques dizaines de partisans vêtus aux couleurs du drapeau brésilien réclament la libération de leur leader. Certains appellent le Congrès à adopter une loi d’amnistie, tandis que d’autres implorent l’intervention de Trump. De l’autre côté, des opposants célèbrent cette incarcération qu’ils considèrent comme une victoire de la démocratie. Bolsonaro demeure le premier ancien président brésilien condamné pour tentative de coup d’État, une première historique qui divise profondément la société brésilienne.

3 réflexions au sujet de “27 ans de prison : incarcéré, Bolsonaro devient le 4e ex-président brésilien derrière les barreaux”

  1. Pauvre Jair Bolsonaro, il voudrait s’enfuir avec l’aide de Trump, car Trump a tout mis au grand jour qu’il l’attendait aux USA, qu’il est surpris qu’il est en prison.
    Avon Adjakavi Jair Bolsonaro est pris les mains dans le sac avec un gadget de soudure pour se débarrasser de son bracelet électronique.
    Il aimerait bien imposer la dictature au peuple Brésilien, mais ne pouvant pas supporter la dictature de la loi fédérale du Brésil.

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  2. Ça se démocratise. La jurisprudence est extensible d’un continent à l’autre .
    Ce qui devrait inspirer plus d’un sur le continent Africain particulièrement dans mon pays de naissance le Benin.
    On est jamais fort tout le temps.
    Juste une étincelle et la justice de Dieu vous rendra puissant ou misérable, noir ou blanc.
    Cherchez l’erreur

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    • Joe
      à mon avis..Kim et ses complices..n auront pas ce privilège d être en pri son
      Leur entretien nous coûtera cher..
      Le pardon étant un péché..je crois..des nœuds coulants..de cordes.. très courtes.. feront l affaire

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