Bénin : 26 jeunes chercheurs africains formés par l’école d’été d’Afrobarometer

Pendant trois semaines, du 3 au 21 novembre 2025, Cotonou a réuni vingt-six jeunes chercheurs francophones venus de plusieurs pays africains autour d’une formation intensive en recherche, analyse de données et rédaction scientifique. L’école d’été et l’atelier thématique organisés par Afrobarometer ont permis aux participants d’acquérir des outils essentiels pour travailler sur les grandes questions de gouvernance et de développement.

Chaque année, Afrobarometer organise cette école d’été dans différentes régions du continent, en français ou en anglais. L’édition 2025 s’est focalisée sur l’usage des données d’opinion publique pour examiner plusieurs enjeux : gouvernance démocratique, climat, genre, migration, commerce ou encore accès aux services sociaux. L’atelier thématique, organisé en parallèle, a ouvert un espace de perfectionnement en méthodes quantitatives pour les membres du réseau, les universitaires et les praticiens.

Au cours des sessions, les participants ont étudié les modèles de régression linéaire et logistique, travaillé sur des jeux de données d’Afrobarometer et pris part à des exercices collaboratifs. Les organisateurs ont également encouragé les échanges entre chercheurs afin de favoriser de futures collaborations.

Pour plusieurs participants, cette formation représente une étape importante dans leur parcours scientifique. Toavina Rafidimanana, responsable des données chez COEF-Ressources à Madagascar, estime que l’expérience aura un impact direct sur sa pratique professionnelle. Il explique que la formation lui permettra « d’élargir ses connaissances en méthodologie de recherche et de perfectionner ses capacités à interpréter les résultats d’enquêtes pour une meilleure prise de décision fondée sur des données probantes ». Il ajoute : « C’est une étape importante pour la suite de ma carrière en tant que jeune chercheur engagé dans la production et l’analyse de données factuelles au service du développement ».

Farmata Diarra, spécialiste en économie sociale et solidaire, retient de son côté une formation « riche » qui renforce les compétences nécessaires à la manipulation et à l’analyse de données. Eteke Ngoungou Yolande, doctorante à l’Université de Yaoundé II, décrit l’atelier thématique comme un moment déterminant : « C’est un moment décisif dans mon parcours de jeune chercheure en gouvernance, politiques publiques et développement ». Elle prévoit déjà de partager ces acquis à son retour : « De retour au pays, je compte jouer un rôle actif pour faire connaître Afrobarometer dans les milieux scientifiques et organiser des sessions avec d’autres jeunes chercheurs pour les inciter à intégrer les données d’Afrobarometer dans leurs enseignements ».

À travers cette initiative, Afrobarometer poursuit son objectif : soutenir l’émergence d’une génération de chercheurs capables de produire des données fiables et d’alimenter les politiques publiques sur la base d’évidences. Créé pour documenter l’opinion citoyenne sur le continent, Afrobarometer s’appuie aujourd’hui sur plus de 400 000 entretiens réalisés dans 45 pays. Ses données alimentent plusieurs indices internationaux, dont l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine ou les indicateurs de la Banque mondiale. Les ensembles de données restent accessibles gratuitement sur la plateforme de l’institution.