Immigration : le Canada limite drastiquement les visas de séjour temporaire

Le gouvernement canadien a décidé de resserrer fortement les conditions d’entrée pour les résidents temporaires. À partir de 2026, Ottawa réduira de près de moitié le nombre de visas délivrés pour les travailleurs étrangers, étudiants internationaux et autres titulaires de permis temporaires. Cette mesure marque un virage important dans la politique migratoire du pays, longtemps réputé pour son ouverture.

Canada : une politique migratoire recentrée sur la stabilité intérieure

Ces dernières années, le Canada avait multiplié les initiatives pour attirer des talents étrangers et combler la pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs clés. Le gouvernement avait notamment facilité les programmes d’immigration temporaire et renforcé les partenariats avec les établissements d’enseignement pour accueillir davantage d’étudiants internationaux. Ce modèle, qui avait contribué à stimuler la croissance économique et à soutenir le marché du travail, a cependant généré des tensions sur d’autres fronts, notamment le logement, la santé et l’éducation.

Le gouvernement fédéral justifie désormais sa nouvelle orientation par la nécessité de préserver l’équilibre des infrastructures publiques. Les logements se font plus rares, les coûts augmentent, et les services essentiels peinent à suivre la cadence d’une population en forte expansion. En réaction, Ottawa vise à ramener la proportion de résidents temporaires à moins de 5 % de la population totale d’ici 2027 — un objectif qui traduit la volonté de reprendre la main sur la planification démographique.

Ottawa réduit de 43 % les admissions dès 2026

Le plan annoncé prévoit une baisse spectaculaire des admissions. Le nombre de résidents temporaires passera de 673 650 en 2025 à 385 000 en 2026, soit une diminution de 43 %. Le gouvernement prévoit ensuite de stabiliser ce chiffre autour de 370 000 pour 2027 et 2028. Cette réduction, qualifiée de « drastique » par plusieurs observateurs, aura des conséquences notables sur l’économie et le marché du travail, déjà confrontés à une demande soutenue de main-d’œuvre étrangère.

Le ministère de l’Immigration assure toutefois qu’il ne s’agit pas d’une fermeture du pays aux talents venus d’ailleurs. Les étudiants et travailleurs qualifiés continueront d’être accueillis, mais de manière plus ciblée, avec un contrôle accru sur les flux et les durées de séjour. L’objectif affiché est d’assurer une meilleure intégration des arrivants permanents tout en allégeant la pression sur les provinces et les grandes villes.

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