L’affaire judiciaire visant Prakazrel “Pras” Michel atteint un tournant majeur avec la peine prononcée contre lui aux États-Unis. Le membre du groupe The Fugees, reconnu pour sa carrière musicale récompensée par un Grammy, a été condamné à 14 ans de prison pour son rôle dans un réseau ayant transféré des fonds étrangers vers la campagne de réélection de Barack Obama en 2012 rapporte AP News. La décision, rendue par la juge fédérale Colleen Kollar-Kotelly, intervient après une série de débats juridiques marqués par des accusations multiples et des témoignages de personnalités connues.
Le parcours de Pras Michel et les accusations retenues
Figure importante du hip-hop des années 1990, Pras Michel s’est illustré au sein de The Fugees, aux côtés de Lauryn Hill et Wyclef Jean. Après le succès musical, il s’est engagé dans divers projets artistiques et philanthropiques. Cette trajectoire a toutefois été éclipsée par une procédure pénale ouverte pour des transferts de fonds illégaux. Ce rappel de son parcours permet de mesurer le contraste entre son image publique passée et la gravité des accusations pour lesquelles il a été jugé.
Le jury fédéral l’a reconnu coupable en 2023 de plusieurs infractions, dont complot et activité en tant qu’agent non déclaré d’un gouvernement étranger. Les procureurs ont affirmé que Michel avait contribué à faire transiter des sommes provenant de l’homme d’affaires Jho Low, recherchées pour des détournements financiers, vers la campagne d’Obama, en utilisant des prête-noms pour masquer l’origine étrangère de l’argent. Des audiences très suivies ont notamment vu défiler l’acteur Leonardo DiCaprio et l’ancien procureur général Jeff Sessions, appelés comme témoins sur des éléments liés à l’affaire.
Un jugement contesté par la défense
Dans leurs réquisitions, les représentants du ministère de la Justice ont estimé que l’ampleur des montants transférés et la volonté manifeste de contourner les règles fédérales justifiaient une condamnation lourde. Ils ont considéré que Michel avait agi pour des motifs financiers, tout en ignorant les risques pour le pays. Le parquet a même rappelé que les lignes directrices fédérales pouvaient mener à des peines très élevées, voire à la perpétuité.
La défense, représentée par l’avocat Peter Zeidenberg, a jugé la peine disproportionnée. Il a estimé que les recommandations de prison à vie, évoquées par les procureurs, ne correspondaient pas aux standards habituels pour ce type d’infractions. Son équipe a soutenu que ces durées étaient plutôt appliquées dans des dossiers impliquant des organisations criminelles dangereuses. Michel fera appel, selon la déclaration de son conseil.
