Tanzanie : plus de 200 inculpations pour trahison après les manifestations post-électorales

Plus de deux cents personnes ont été poursuivies pour trahison à Dar es Salaam, selon des sources judiciaires relayées par plusieurs médias internationaux dont Barron’s. Ces inculpations font suite aux violentes protestations qui ont secoué la Tanzanie après le scrutin présidentiel du 29 octobre 2025, remporté par la présidente Samia Suluhu Hassan avec 98 % des voix.

Elections sous haute tension en Tanzanie

Les dernières élections tanzaniennes ont été marquées par une forte crispation politique. Le principal parti d’opposition, Chadema, n’a pas pu présenter de candidat, plusieurs de ses dirigeants ayant été écartés ou arrêtés avant le vote. Les observateurs régionaux et internationaux avaient déjà signalé un climat répressif et des restrictions importantes sur les libertés publiques. Ce climat de défiance a préparé le terrain aux violences qui ont éclaté dès l’annonce des résultats officiels.

Arrestations massives et accusations de trahison

Selon l’avocat Peter Kibatala, plus de 250 personnes ont comparu devant les tribunaux de Dar es Salaam, réparties en trois dossiers distincts. Elles font face à deux chefs d’accusation : complot en vue de commettre la trahison et trahison effective. Les audiences, qui se sont tenues à huis clos pour certaines, ont été confirmées par plusieurs sources judiciaires locales.

Le parti d’opposition Chadema affirme pour sa part que la répression a fait de nombreuses victimes. Il avance un bilan d’environ 800 morts lors des affrontements post-électoraux, un chiffre que des sources diplomatiques et de sécurité jugent plausible, bien qu’aucun chiffre officiel n’ait été communiqué.

Les violences se seraient produites dans plusieurs villes du pays à partir du jour du vote. Des témoins évoquent des coups de feu, des arrestations arbitraires et un blocage quasi total de l’accès à Internet pendant plusieurs jours, empêchant la diffusion d’informations vérifiées.

Une opposition décimée

La vague d’arrestations ne s’est pas limitée aux manifestants. Chadema a annoncé que son secrétaire général adjoint, Amani Golugwa, a été interpellé à Arusha, ce qui ne laisse plus que trois des six principaux dirigeants du parti encore en liberté. Le leader Tundu Lissu est détenu depuis avril pour des accusations de trahison, tandis que le vice-président John Heche a été inculpé en octobre pour actes de terrorisme.

Cette série d’arrestations renforce l’impression d’un verrouillage total de la scène politique. Les appels à la libération des prisonniers politiques se multiplient, mais les autorités demeurent silencieuses sur l’ampleur de la répression et sur le nombre exact de victimes.

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