Le Projet de loi de finances (Plf) pour la gestion 2026 confirme la volonté du gouvernement béninois de poursuivre une politique budgétaire axée sur le social, tout en consolidant les réformes structurelles engagées depuis 2016. Fidèle à la logique d’équité, d’inclusion et de redistribution des fruits de la croissance, l’État oriente de nouveau une part substantielle de ses ressources vers les secteurs à fort impact social.
Depuis près d’une décennie, les actions sociales sont devenues un pilier de la stratégie publique, à travers des dépenses visant à améliorer directement le bien-être individuel et collectif. Le Pag 2016-2021, puis le Pag 2021-2026, ont donné une impulsion forte aux services sociaux de base, à la réduction des inégalités et à la promotion d’un développement durable et équilibré. Le Plf 2026 s’inscrit clairement dans cette trajectoire.
Sur le plan budgétaire, les ratios clés confirment la continuité de ces engagements. Les dépenses de personnel, de transfert et d’investissement rapportées au Pib sont estimées respectivement à 4,2 %, 3,8 % et 7,9 % en 2026, contre 4,5 %, 3,9 % et 7,1 % en 2025. Cette évolution traduit la volonté de maintenir des choix orientés vers des mesures sociales durables.
Pour l’année 2026, l’État entend élargir encore les filets sociaux et renforcer sa contribution à l’atteinte des Objectifs de développement durable. La dynamique d’extension du programme Arch, le maintien de la gratuité de la césarienne, la prise en charge de certaines affections cardiologiques, les programmes de nutrition, les microcrédits et les cantines scolaires figurent parmi les actions prioritaires.
Dans les affaires sociales, l’objectif demeure l’amélioration du bien-être des couches vulnérables. Le gouvernement prévoit notamment : l’accroissement des capacités productives des ménages vulnérables via les filets sociaux productifs Gbéssoké ; la construction et l’équipement de centres spécialisés pour personnes handicapées et enfants ; l’amélioration de l’accès des femmes à la propriété foncière et aux filières porteuses ; ainsi que la mise en place d’un dispositif de refinancement des Sfd intégré au programme Arch.
Le secteur de l’énergie, de l’eau et des mines bénéficiera d’investissements forts, avec la poursuite de l’installation de centrales thermiques (240 Mw), la construction de centrales solaires (125 MWc), l’électrification de nouvelles localités, le renforcement des systèmes d’alimentation en eau potable et la valorisation des ressources minières et pétrolières.
En santé, l’État vise le renforcement de la qualité des soins primaires, la lutte contre les maladies prioritaires, l’amélioration de la disponibilité des produits de santé sexuelle et reproductive, la montée en capacité des instituts de formation (Inmes et Ifsio), ainsi que la mise en œuvre du Système d’Information Hospitalier dans tous les hôpitaux publics.
Le Gouvernement place également un accent particulier sur la jeunesse et les sports, avec la poursuite de la construction et de la réhabilitation de stades, l’élargissement des classes sportives, le renforcement des capacités des acteurs sportifs et la valorisation des loisirs sains.
Au niveau des infrastructures et du cadre de vie, les priorités portent sur un meilleur système de transport multimodal, la poursuite des travaux routiers pour connecter les 77 communes, l’amélioration du système de drainage, la gestion durable des ressources naturelles et l’assainissement urbain.
L’éducation, à tous les niveaux, demeure un axe fort. Dans le primaire, les priorités incluent le reversement des Ame en Acdp, la modernisation du système statistique éducatif, la formation continue des enseignants et la consolidation des programmes d’alimentation scolaire. Dans le secondaire et la formation professionnelle, l’accent est mis sur l’encadrement pédagogique, la sécurisation des infrastructures, l’exonération des frais d’inscription pour les filles du second cycle et le développement des alternatives éducatives. Dans le supérieur, les priorités concernent le recrutement via le Fnaes, la poursuite des chantiers universitaires, la digitalisation des aides, et le renforcement de la recherche.
Au total, les Dépenses à Sensibilité Sociale s’élèvent à 1 233,260 milliards francs Cfa, soit 42 % du budget général, contre 41,5 % en 2025. Enfin, dans le domaine des droits des travailleurs, l’État alloue plus de 91,5 milliards francs Cfa à l’amélioration des conditions de travail, à la sécurité sociale, à la gestion des carrières, à la promotion des normes du travail et à la bonne gouvernance administrative.



