Disponible en pharmacie sans prescription médicale, le Voltarène figure parmi les antidouleurs les plus utilisés en France. Pourtant, derrière son apparente banalité se cache un danger que beaucoup ignorent : ce médicament à base de diclofénac accroît significativement le risque de complications cardiovasculaires graves.
Le diclofénac, un anti-inflammatoire sous surveillance des autorités sanitaires
L’accessibilité d’un médicament sans ordonnance ne garantit en rien son innocuité. Cette facilité d’accès conduit souvent les consommateurs à sous-estimer les effets indésirables potentiels, partant du principe qu’un produit dangereux ne serait pas disponible en libre-service. Or, les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme le diclofénac illustrent parfaitement cette idée reçue trompeuse. Leur efficacité contre la douleur et l’inflammation s’accompagne de risques réels, particulièrement lorsqu’ils sont utilisés sans encadrement médical.
Le diclofénac agit en bloquant les enzymes COX-1 et COX-2, responsables de la production de prostaglandines impliquées dans l’inflammation et la douleur. Ce mécanisme, bien qu’efficace, perturbe également des fonctions protectrices pour le système cardiovasculaire.
Les études scientifiques ont établi un lien clair entre la prise de diclofénac et l’augmentation des événements cardiaques majeurs. L’Agence européenne des médicaments a d’ailleurs réagi en 2013 en renforçant considérablement les contre-indications de cette molécule. Les patients souffrant d’insuffisance cardiaque, de cardiopathie ischémique, d’artériopathie périphérique ou ayant des antécédents d’accident vasculaire cérébral ne devraient pas utiliser ce produit.
Infarctus et AVC : les risques cardiovasculaires du Voltarène en France
Plusieurs facteurs amplifient ce danger. La dose absorbée et la durée du traitement jouent un rôle déterminant : plus l’utilisation se prolonge, plus le risque cardiovasculaire s’élève. Les personnes présentant déjà une hypertension artérielle, un diabète, un excès de cholestérol ou une consommation de tabac s’exposent davantage aux complications.
L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) recommande aux utilisateurs de respecter la dose efficace la plus faible possible et de limiter la durée du traitement au strict nécessaire. Ces précautions valent même pour les formes en gel, qui passent partiellement dans la circulation sanguine.
Face à ces risques, le paracétamol représente une alternative plus sûre sur le plan cardiaque pour soulager les douleurs courantes. Contrairement au diclofénac, cette molécule ne présente pas le même profil de toxicité cardiovasculaire, ce qui en fait un premier choix recommandé chez les patients à risque.
Avant de recourir au Voltarène ou à tout autre anti-inflammatoire en vente libre, un avis médical reste la meilleure protection, particulièrement pour les personnes de plus de 65 ans ou celles présentant des antécédents cardiaques.



