À Hangzhou, un carrefour très fréquenté est désormais surveillé par une silhouette peu commune. À la place d’un agent en chair et en os, un robot humanoïde assure la régulation du trafic, multipliant gestes codifiés et signaux visuels pour encadrer automobilistes, motocyclistes et piétons informe Interesting Engineering. L’initiative, encore en phase d’expérimentation, illustre une évolution concrète de l’usage des technologies robotiques dans l’espace public chinois.
Depuis plusieurs années, les robots s’imposent progressivement dans le quotidien. On les retrouve dans les hôpitaux pour l’assistance et la logistique, dans les entrepôts pour la manutention, dans les commerces pour l’accueil, et jusque dans les foyers à travers des appareils domestiques autonomes. Cette présence accrue repose sur les progrès rapides de l’intelligence artificielle et des capteurs, qui permettent à ces machines d’interagir avec leur environnement de manière de plus en plus fluide et visible.
Hangzhou et la gestion du trafic urbain par les robots intelligents
Le robot déployé à une intersection stratégique du district de Binjiang, à Hangzhou, est entré en service début décembre. D’une taille proche de celle d’un adulte, il est équipé de caméras haute définition et de capteurs lui permettant d’analyser en continu les flux autour de lui. Monté sur des roues omnidirectionnelles et vêtu d’un uniforme facilement identifiable, il reproduit les gestes standards de la police de la circulation, conçus pour être immédiatement compris par les usagers.
Son rôle dépasse la simple signalisation manuelle. Le dispositif est en mesure d’identifier certaines infractions courantes, comme l’absence de casque chez les conducteurs de deux-roues, le franchissement de la ligne d’arrêt ou la traversée hors signalisation. Lorsqu’un manquement est détecté, un message vocal automatique est diffusé de manière neutre et pédagogique. Les données collectées sont ensuite transmises aux systèmes de la police locale, conformément aux procédures en place.
Technologies robotiques et sécurité routière en Chine
L’autonomie du robot constitue l’un des points clés du dispositif. Capable de fonctionner plusieurs heures d’affilée, il couvre les périodes de forte affluence avant de rejoindre seul sa station de recharge. Le projet est le résultat d’une collaboration entre la police locale et des entreprises technologiques basées à Hangzhou. Le robot est également relié au système de gestion urbaine intelligent « City Brain » du groupe Alibaba, utilisé pour coordonner la circulation et d’autres services municipaux.
D’autres villes chinoises expérimentent des solutions similaires. À Chengdu, des robots policiers ont été installés sur de grandes places publiques, tandis que Mianyang teste des chiens robots pour des missions de patrouille dans les zones d’affaires. À Shenzhen, des robots humanoïdes sont utilisés pour l’interaction avec les passants. Dans tous les cas, ces dispositifs restent pour l’instant accompagnés d’agents humains, notamment durant les phases d’essai.
Une expérimentation observée de près
Selon des observations locales, le respect des règles de circulation au carrefour concerné se serait amélioré depuis l’arrivée du robot. Les responsables du projet envisagent déjà des améliorations techniques, notamment l’intégration de capacités de dialogue plus avancées afin de répondre à des questions simples ou de fournir des indications aux piétons.



