Le soutien financier à l’Ukraine reste un sujet de discussion sensible au sein de l’Union européenne. Alors que Bruxelles examine de nouveaux montages pour aider Kiev, la position annoncée à Prague par le futur chef du gouvernement tranche avec la logique de mutualisation recherchée par plusieurs capitales.
République tchèque – garanties financières pour l’Ukraine : la ligne Andrej Babiš
Andrej Babiš, futur Premier ministre tchèque, a déclaré que la République tchèque ne prendrait pas part aux garanties envisagées pour soutenir le financement de l’Ukraine. « Nous ne prendrons de garanties pour rien et nous ne mettrons pas d’argent », a-t-il affirmé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, selon Reuters.
Cette déclaration intervient alors que les dirigeants de l’Union européenne doivent discuter d’un schéma de prêt décrit comme complexe, reposant notamment sur l’utilisation d’avoirs russes gelés, tout en intégrant des garanties nationales. Sur ce point, Andrej Babiš a renvoyé vers la Commission européenne, estimant qu’elle devait identifier d’autres voies de soutien, toujours selon Reuters. La prise de position tchèque ajoute une contrainte politique supplémentaire au moment où plusieurs États cherchent à sécuriser un dispositif jugé acceptable pour un maximum de gouvernements.
Union européenne, avoirs russes gelés et financement de l’Ukraine : un soutien sous tension depuis le retrait relatif des États-Unis
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays européens ont soutenu Kiev par un ensemble de leviers : aides budgétaires, prêts, assistance humanitaire, accueil de réfugiés, et livraisons d’équipements militaires via des initiatives nationales et des mécanismes européens. L’Union européenne a aussi structuré des instruments financiers pour contribuer au fonctionnement de l’État ukrainien, en parallèle d’efforts bilatéraux menés par plusieurs capitales.
Depuis janvier 2025, l’administration de Donald Trump, président des États-Unis, a choisi de réduire son niveau d’engagement. Cette évolution a renforcé la pression sur les Européens pour stabiliser des solutions de financement plus régulières et moins dépendantes de décisions extérieures, ce qui explique l’intérêt accru pour des montages reposant sur les avoirs russes gelés et sur des garanties publiques.
Dans ce cadre, le refus annoncé par Prague ne met pas fin aux discussions, mais il complique la recherche d’un accord solide autour d’un mécanisme où les États membres seraient appelés à partager une partie du risque. L’Union européenne devra désormais composer avec des positions nationales plus tranchées, tout en tentant de maintenir des flux d’aide compatibles avec ses propres contraintes politiques et budgétaires.



