Pendant plus de trente ans, la Chine a profondément ajusté sa politique démographique, passant d’un contrôle strict des naissances à une recherche active d’un redressement de la natalité. À partir de la fin des années 1970, la politique de l’enfant unique a structuré durablement les comportements familiaux, accompagnée d’un accès facilité à la contraception et à l’avortement. Au fil du temps, le vieillissement accéléré de la population, la diminution du nombre d’actifs et la baisse continue des naissances ont conduit les autorités à revoir cette orientation. L’abandon progressif de l’enfant unique, puis l’autorisation de deux, puis trois enfants, ont marqué cette transition. Malgré ces ajustements, les indicateurs démographiques continuent de se dégrader, poussant Pékin à intervenir sur des leviers plus larges, y compris fiscaux.
Chine et politique démographique : un virage fiscal sur les contraceptifs
Les autorités chinoises ont annoncé la fin de l’exonération de taxe appliquée aux préservatifs et autres produits contraceptifs, en vigueur depuis le début des années 1990. À compter du 1er janvier 2026, ces produits seront soumis à une taxe sur la valeur ajoutée de 13 %, conformément au régime fiscal standard. Cette décision s’inscrit dans une réforme du système de TVA visant à réduire le nombre d’exceptions existantes.
Selon les informations communiquées par plusieurs médias internationaux, cette mesure intervient alors que la population chinoise recule pour la troisième année consécutive. En 2024, le nombre de naissances est resté inférieur au seuil nécessaire au renouvellement des générations, malgré des incitations financières mises en place dans certaines provinces. La suppression de l’avantage fiscal sur les contraceptifs marque un changement notable par rapport aux décennies précédentes, durant lesquelles leur accessibilité faisait partie intégrante de la politique publique.
Fiscalité, natalité et choix individuels en Chine
La modification de la fiscalité des préservatifs s’ajoute à un ensemble de mesures adoptées ces dernières années pour encourager les naissances, comme les aides au logement, les subventions pour la garde d’enfants ou l’allongement de certains congés parentaux. Les autorités n’ont toutefois pas établi de lien direct entre la nouvelle taxation et une obligation ou une incitation explicite à modifier les comportements individuels.
Des observateurs soulignent que le coût de la vie, les contraintes professionnelles et l’évolution des attentes sociales jouent un rôle central dans les décisions familiales. La hausse de la TVA sur les contraceptifs pourrait avoir un effet limité sur ces facteurs structurels, même si elle illustre une inflexion dans la manière dont l’État aborde désormais la question démographique.
En ajustant la fiscalité de produits autrefois encouragés, Pékin confirme que la question de la natalité est désormais traitée comme un enjeu prioritaire de politique publique. Cette évolution reflète les difficultés persistantes à enrayer le recul démographique, malgré un changement complet de doctrine en l’espace de trois décennies.



