L’équilibre politique qui reliait autrefois Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko connaît une phase plus incertaine. Les deux hommes avaient bâti leur ascension sur une relation de confiance : l’un porté par une vision réformatrice qu’il souhaitait incarner au pouvoir, l’autre présenté comme son relais légitime à la présidentielle de 2024. Cette dynamique avait donné naissance à une alliance de circonstance entre un leader charismatique, écarté du scrutin, et un candidat porté par une large partie de leurs soutiens. Leur installation au sommet de l’État avait nourri l’idée d’une continuité gouvernementale. Les divergences apparues ces dernières semaines montrent toutefois que cette cohésion n’est plus assurée.
Tensions au sommet de l’État entre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye Sénégal politique
Les signaux de crispation se sont multipliés entre la présidence et la primature. La décision de retirer Aïda Mbodj de la coordination de la coalition « Diomaye Président », alors qu’elle était considérée comme proche du Premier ministre, a révélé un changement d’équilibre interne. Cette réorganisation a été perçue par plusieurs acteurs politiques comme un affaiblissement de l’influence exercée par Ousmane Sonko au sein de la majorité. Des voix extérieures au gouvernement évoquent depuis un climat tendu entre les deux pôles du pouvoir.
À cela s’ajoute l’épisode de son absence au Conseil des ministres, officiellement présentée comme une période de repos. Sa réapparition rapide lors d’un déplacement public a relancé les interrogations, d’autant que certains analystes estiment qu’une rupture entre les deux dirigeants ne peut plus être exclue. Pour d’autres observateurs, la condamnation judiciaire de Sonko dans une affaire de diffamation aurait également accentué les fragilités politiques du moment, sans pour autant remettre en cause son rôle institutionnel.
Pressions internes et débats autour d’une éventuelle démission Sénégal gouvernement Sonko Faye
Les discussions sur une possible démission du Premier ministre circulent depuis plusieurs jours, alimentées par les déclarations de personnalités proches de la majorité et par les commentaires de spécialistes de la vie politique sénégalaise. Il pourrait être envisagé que la recomposition de la coalition et les débats sur l’orientation gouvernementale aient nourri ces spéculations. Pour le moment, Ousmane Sonko affirme vouloir poursuivre sa mission, tandis que des appels à préserver la cohésion sont relayés au sein de l’appareil politique.
Parallèlement, des sources font état de tentatives de réconciliation afin d’apaiser les tensions. Ces démarches laissent entendre qu’un départ de la primature ne serait pas acté et dépendrait des évolutions à venir. L’hypothèse d’une démission reste donc incertaine, même si elle continue de susciter de l’intérêt dans l’opinion et dans les cercles politiques.
La période actuelle révèle une relation qui semble fragilisée au sommet de l’État, après avoir été l’un des moteurs de la victoire électorale de 2024. Les prochaines décisions du président et du Premier ministre devraient clarifier la direction prise par l’exécutif sénégalais et déterminer si l’alliance fondatrice pourra être préservée ou si une nouvelle phase politique s’ouvre pour le pays.
