Une affaire qui avait suscité de fortes réactions en Croatie connaît aujourd’hui un tournant inattendu. La police affirme qu’une jeune religieuse de 35 ans aurait inventé l’agression qu’elle avait initialement imputée à un migrant musulman, alors que l’histoire avait d’abord provoqué un élan d’émotion et d’inquiétude dans une partie de la population.
La religieuse s’est poignardée elle-même avant d’accuser un migrant selon la police croate
Les enquêteurs expliquent avoir rassemblé des éléments démontrant que la religieuse, identifiée comme sœur Zrno, aurait elle-même acheté l’objet tranchant utilisé lors de l’incident dans un commerce de la région de Zagreb. Les policiers indiquent également que l’examen de ses blessures a permis d’établir qu’elles avaient été auto-infligées. Ils rappellent que déclarer une fausse infraction constitue un acte pénalement sanctionné et disent avoir agi rapidement pour éclaircir une affaire qui avait pris une ampleur nationale.
Lors de son admission à l’hôpital, les ambulanciers avaient signalé une blessure à l’abdomen. Les médecins avaient assuré que son état était stable et qu’elle n’était pas en danger. Selon des membres de son entourage, elle avait réussi à regagner son couvent à pied avant d’être conduite aux urgences du Centre hospitalier universitaire des Sœurs de la Charité.
L’histoire avait d’abord circulé en affirmant qu’un inconnu l’avait approchée dans le quartier résidentiel de Malešnica avant de la frapper au moyen d’un couteau. Des médias locaux avaient même relayé des témoignages non confirmés selon lesquels l’assaillant aurait crié des slogans religieux. Ces éléments, jamais validés par les enquêteurs, pourraient avoir contribué à l’émotion suscitée dans le pays.
La fausse agression inventée par la religieuse relance les tensions autour des migrants en Croatie
Le maire de Zagreb, Tomislav Tomašević, avait exprimé sa préoccupation pour la santé de la religieuse lorsqu’elle avait été hospitalisée. Il avait néanmoins demandé que la police mène l’enquête jusqu’au bout et partage rapidement ses conclusions, soulignant que la population était très marquée par les premiers récits ayant circulé.
Après quatre jours d’investigations, le département de police annonce maintenant le dépôt d’une plainte pénale contre sœur Zrno. Les autorités ecclésiastiques affirment qu’elle se trouve toujours en convalescence et que son rétablissement devrait se poursuivre normalement.
Cette affaire, qui avait commencé comme une potentielle attaque à motivation religieuse, se révèle finalement très différente des premières suppositions. Elle pose désormais d’autres questions, notamment celles liées aux conséquences sociales et judiciaires d’une fausse déclaration dans un climat déjà sensible sur les questions migratoires.
